Contrairement à l'année écoulée où une importante opération de lutte contre le commerce informel avait été lancée juste après le mois de Ramadhan, cette fois-ci, la situation anarchique, imposée par ce phénomène, n'a pas changé d'un iota. Aujourd'hui, circuler ou déambuler à travers les grandes artères animées de la ville de Annaba relève de l'exploit, tant les piétons se retrouvent pris dans l'étau des contraintes d'une activité commerciale hybride. Emprunter la voie réservée à la circulation des véhicules s'avère une gageure risquée, non pas du fait d'éventuels accidents, mais plutôt pour éviter les remontrances des chauffeurs, dont certains à la « langue bien pendue » n'hésitent pas à débiter un chapelet de termes orduriers, sans décence aucune. Les trottoirs ne sont plus réservés aux piétons, squattés comme ils sont par les vendeurs à la sauvette, pareils à une hydre fertile, commettant un fait accompli qui ne dit pas son nom, ayant toujours le dernier mot face au bras de fer qui les met aux prises avec les autorités. Ces dernières, dans une « fuite en avant », acceptent le diktat des « commerçants » qui occupent indûment rues, ruelles, trottoirs, espaces verts et autres parkings. L'on a déjà essayé, dans un passé récent, de trouver une solution à ce phénomène en mettant à la disposition de quelque 400 vendeurs à la sauvette un espace près du marché d'El Hattab, et cependant, l'on constate toujours le même état de chose. Il suffit de traverser la zone du marché d'El Hattab ou celle du quartier Laghzala pour voir l'ampleur du commerce informel. Tous les lieux susceptibles d'accueillir un commerce à travers la ville doivent être reconsidérés et d'autres réhabilités, afin d'être intégrés dans le tissu social de la ville et créer l'équilibre nécessaire à une cité de l'envergure de Annaba, en évitant la prolifération anarchique de marchés informels parasites. Aujourd'hui, le constat est là, à savoir le résultat auquel a abouti la transformation de nombreux points de vente des galeries algériennes en véritable « tripots » et autres lieux suspects où tout baigne dans le flou. Désormais c'est le nouveau visage de Annaba. Cependant, cette situation est considérée par beaucoup d'élus comme étant une forme « d'emploi de jeunes ».