Les importantes averses de pluie qui se sont abattues durant le mois dernier sur la wilaya de Bouira ont provoqué une reprise fulgurante de la récolte des olives, que les fellahs croyaient perdue à jamais en raison d'une faible pluviométrie durant tout l'été, soit durant l'éclosion. Quelques jours après les averses intervenues durant la dernière semaine du mois de septembre, l'on constate une transformation spectaculaire des grains d'olives qui prennent des formes et, d'ores et déjà, le volume et calibre des olives qui n'arriveront à maturité que vers la mi-décembre. Ce qui garantit une bonne récolte et un rendement assuré. Les agriculteurs bouiris fondent un grand espoir sur cette importante récolte pour pouvoir élever un tant soit peu leur niveau de vie. L'oliveraie est la plus importante richesse de cette wilaya qui compte des dizaines de millions de pieds d'oliviers. Malheureusement, jusqu'à l'heure actuelle, ce créneau ne bénéficie pas d'un intérêt particulier digne de son importance et surtout de sa répercution sur le niveau de vie de près de 60% de la population de la wilaya, dont il est le principal régulateur. A commencer par une absence totale d'une quelconque réglementation des huileries surtout concernant le prélèvement sur la récolte à titre d'honoraires des prestations (transformation), qui - notons-le - frôle, à l'heure actuelle les 40%. Un taux qui dépasse tout entendement et cela en raison de l'inexistence d'un barème officiel plus qu'indispensable pour protéger les agriculteurs soumis aux griffes des propriétaires des huileries. Parmi les centaines d'huileries existantes sur le territoire de la wilaya, la grande majorité a été acquise grâce aux subventions de l'Etat, ce qui devrait donner un droit de regard à l'autorité de régularisation pour mettre un terme aux agissements malsains de ces propriétaires par la mise en place d'un mécanisme de contrôle, visant surtout à fixer et limiter la marge bénéficiaire des huileries. Le phénomène de l'insécurité étant en nette régression et la cherté de la vie sont deux facteurs encourageants qui pousseront les agriculteurs à procéder au ramassage de la totalité des récoltes d'olives cette année ; reste à espérer que la main lourde de l'Etat s'abatte sur les détenteurs des huileries. Des mesures sont ainsi attendues de pied ferme par les propriétaires d'oliveraies et autres exploitants agricoles.