Située à 7 km au nord-est du chef-lieu de la wilaya de Bouira, la commune de Taghzout qui donne l'impression d'avoir connu, ces dernières années, une grande croissance démographique et une extension qui préfigure de l'évolution en matière de développement, semble néanmoins accuser un énorme retard sur plusieurs volets. Certes, quelques projets d'utilité publique ont été initiés de ce côté par les pouvoirs publics, entre autres, le désenclavement de quelques villages et hameaux, mais beaucoup reste à faire, à en croire les animateurs du mouvement associatif local. Ainsi, Taghzout, avec ses trois principales localités, à savoir Merkala, le chef-lieu municipal et Chabet Brahem, compte parmi les régions ayant payé un lourd tribut et souffert des affres du terrorisme durant la décennie rouge. Le cataclysme connu par la localité durant ces années de guerre a donc poussé de nombreuses familles à fuir leurs villages et s'établir ailleurs dans les zones urbaines. D'après ce que racontent les témoins de cette époque charnière, Tizi El Kis, Merkala et l'ensemble des hameaux de la localité, étaient le théâtre de plusieurs incursions terroristes. Accrochés au flanc ouest du mont du Djurdjura, ces villages offraient une zone de repli aux hordes terroristes ayant été à l'origine de plusieurs hold-ups et destructions de biens publics dont la population, otage, souffrira plus tard. A présent, la majeure partie de la population Taghzoutie vit par l'apport de l'élevage de bovins et autres cultures maraîchères pratiquées depuis des siècles. Cependant, dépourvue qu'elle est, cette population montagnarde endure, à l'heure actuelle, le manque de commodités nécessaires. A commencer par les éternelles pistes, impraticables au demeurant, les sempiternelles pénurie d'eau potable, l'absence de l'assainissement dans certains endroits, ajouté à cela l'insuffisance remarquée en matière d'infrastructures publiques à l'instar de celles scolaires et sanitaires. A noter au passage que dans l'objectif de remédier à cette situation et par là ramener les villageois à regagner leurs hameaux, des projets ont, toutefois, été lancés dans plusieurs villages. Mais, l'amorce d'une dynamique de développement globale semble bien retardée pour des raisons que les villageois tentent désespérément de s'expliquer. A titre d'exemple, et entre autres projets initiés, l'on cite les quelques opérations inscrites dans le cadre des PCD et PSD, portant sur le revêtement et l'ouverture de pistes desservant les villages éloignés. C'est le cas des routes desservant les villages El Kaf Ouarkouv via Maâdi à Tala Boughlal, la route Zarzar – Tizougar, l'aménagement du CW33 allant vers la localité de Taferka. En ce qui concerne l'AEP, cette localité qui n'est pas encore sortie de l'auberge, a toutefois bénéficié de quelques projets jugés insuffisants puisque la demande dépasse de loin l'offre en la matière. A présent, l'on n'a enregistré que quelques projets de moindre importance, à l'instar de la réalisation des conductions d'eau des villages de Tizi El Kis, Merkala, Tessala, Mesdour et Ighil Oumanchar, ajoutés à un nouveau projet de réalisation d'un réservoir qui est en cours de réalisation. Sur ce, faut-il noter qu'à présent, la commune de Taghzout accuse un manque avéré en matière d'alimentation en eau potable, puisque, selon le témoignage des habitants de la localité, celle-ci (l'eau) ne coule qu'une fois tous les trois jours. Les responsables locaux interrogés à ce propos, justifient ce rationnement et les pénuries qui en sont la cause, par la dégradation des conduites. C'est là donc un ensemble de difficultés que surmonte la population de la commune de Taghzout, une population qui aspire à des lendemains meilleurs. Pour les citoyens de la localité, encore accrochés à leurs terres ancestrales, l'espoir est toujours de mise. Ne dit-on pas que « quand le chemin est difficile, la difficulté deviendra le chemin ? » Voilà un adage que semble bien adopter les Taghzoutis qui comptent sur un geste salutaire des autorités.