Longtemps comparée à la Suisse, la wilaya de Tizi Ouzou fait face depuis quelques années à une grave crise sécuritaire. Terrorisme, hold-up, kidnappings et banditisme, il ne se passe pas un jour sans que la région ne fasse parler d'elle dans les journaux. La situation a empiré dangereusement depuis la délocalisation de 14 brigades de gendarmerie, au lendemain des tragiques évènements de Kabylie, en avril 2001. « Notre wilaya est devenue la plaque tournante de toutes formes de violence. Terrorisme, criminalité, drogue, prostitution, nous luttons sur tous les fronts. Nous sommes en train de payer les frais du départ des brigades de gendarmerie », a admis hier le wali de Tizi Ouzou, Hocine Mazouz, lors de la réunion de l'exécutif de wilaya consacrée au développement local. Le premier magistrat de la wilaya répondait à une question du président de l'APC de M'kira qui l'interpellait au sujet de l'insécurité alarmante qui prévaut dans cette commune déshéritée relevant de la daïra de Draâ El Mizan, qui a longtemps souffert des affres du terrorisme durant la décennie noire. « Hormis un détachement de la garde communale, notre localité ne dispose d'aucun service de sécurité (police, gendarmerie, armée). La population est livrée à elle-même. Nous éprouvons toutes les peines à faire régner l'ordre. Les jours de marché, j'accède difficilement à la mairie. L'anarchie est maîtresse des lieux en l'absence de l'Etat sans parler des autres risques auxquels est exposée la population notamment la nuit », a déploré cet élu. « Les citoyens réclament le retour des gendarmes ou tout au moins l'affectation d'un détachement de l'armée pour sécuriser la région et ce, en attendant la réalisation d'une brigade ou d'un commissariat », devait-il ajouter.