La rentrée scolaire laisse transparaître maints problèmes dans les différents paliers de l'enseignement dans la wilaya de Ouargla. Une rencontre avec Rahmani Abdelatif, coordinateur du Conseil national autonome des professeurs et éducateurs du secondaire et du technique (Cnapest) pour la région Sud-Est éclaire davantage sur la nature et l'origine de ces problèmes. Quels sont les problèmes actuels du secteur ? Le manque de classes est réel surtout dans les CEM, d'où le recours systématique aux salles d'informatique au seul profit des matières classiques pour ne pas escamoter les programmes. Ce problème exacerbe la rotation des classes et perturbe la bonne marche des établissements et la stabilité des enseignants. Le nombre insuffisant de surveillants influe sur la discipline, en général et le manque d'enseignants dans certaines matières retarde et perturbe l'apprentissage et laisse des vides importants dans les emplois du temps des élèves qui sont renvoyés chez eux, alors que les examens approchent. A votre avis, quelles sont les causes de ces retards ? Incontestablement, le report de la date des concours de recrutement des enseignants à septembre pour l'oral et octobre pour l'écrit puis le retard dans la remise des résultats sont pour beaucoup. C'est à se demander pourquoi ne pas avoir organisé ces concours en mai ou juin pour donner les résultats plus tôt et poster les enseignants à la rentrée. D'ailleurs, le Cnapest proteste les résultats que d'aucuns dénigrent et jugent injustes à cause du favoritisme et de la complaisance. Aussi, pourquoi le coefficient pour l'écrit est-il de 3, tandis que pour l'oral, il est égal à 1. Beaucoup de candidats ayant eu d'excellentes notes à l'écrit ont été recalés à I'oral. Nous demandons donc l'égalité des coefficients pour éviter Ies injustices et l'application du système d'examen du bac aux concours et la correction des épreuves dans différentes wilayas. Et la réforme ? Elle a été concentrée sur l'enseignement général et technologique, discriminant ainsi I'enseignement technique et causant un surplus d'enseignants devenus « demi-chômeurs » d'où leur détachement dans des zones éloignées. Ce volet restera toujours aussi mal géré tant que la commission paritaire, en charge du contrôle, n'aura pas axé ses efforts sur le « surplus » défini des postes recensés. Nous lui demandons d'agir rationnellement plutôt que d'utiliser la méthode actuelle. Concernant les classes maths techniques et les classes « intégrées », nous avons suggéré leur généralisation au ministère. Elles seront divisées en trois groupes de trois cours (génie mécanique, génie électrique et génie civil) et chaque groupe recevra l'une d'elles, ce qui permettra à l'étudiant de se spécialiser à un âge avancé dans l'une des matières. le ministère a accepté cette suggestion, mais malheureusement son application tarde. Pour les programmes scolaires, je souligne I'inadéquation avec la formation des enseignants. Les compétences sont souvent théoriques et point pratiques. Parlons à présent des problèmes socioprofessionnels... les besoins en logements pour les enseignants habitant loin ou démunis sont pressants. L'octroi d'un logement est indispensable pour un bon rendement, alors que certains enseignants doivent louer un logement peu décent. Dans la wilaya de Ouargla, sur un quota de 460 logements, seuls 96 ont été alloués. Sur 1100 demandes de logement, 46 ont été satisfaites. Les salaires ont certes été augmentés, mais l'augmentation parallèle des produits de grande consommation a annulé leur effet bénéfique et le système de compensation prévoyant trois différentes primes (celle de rendement, celle du Sud et celle de la zone) qui atteignent 40% du salaire de base, est appliqué suivant l'ancien règlement et ces primes n'ont pas été réévaluées selon le nouveau régime, instauré depuis janvier 2008. Nous demandons donc légitimement au ministère d'entamer un dialogue transparent pour I'application et le versement avec effet rétroactif des primes dues. le Cnapest prévoit trois jours de protestations les 9, 10 et 11 novembre 2008 pour attirer l'attention des responsables et du ministère sur ces revendications.