Photo : Riad Par Abderrahmane Semmar Une fois de plus, le secteur de l'éducation sombre dans la grève et la contestation. De l'est à l'ouest, du nord au sud, les écoles et les lycées algériens ont été paralysés par le mot d'ordre de grève lancé par l'UNPEF et le CNAPEST. Les syndicats autonomes de l'éducation nationale reviennent ainsi en force et démontrent encore une fois la puissance de leur représentativité. En effet, l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (UNPEF) ainsi que le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (CNAPEST) ont réussi à exprimer d'une manière très forte leur colère contre leur tutelle. Ces deux syndicats ont su mobiliser des enseignants de l'enseignement secondaire, technique et primaire afin de faire entendre de nouveau leurs revendications. Ce mouvement vient relancer, dès lors, les inquiétudes quant à l'impact de ces perturbations qui ont un impact certain sur la scolarité de nos élèves. Des perturbations qui risquent de se compliquer davantage dans la mesure où un durcissement de la grève est aujourd'hui envisagé, sans le moindre faux-fuyant, par les deux syndicats autonomes. «La balle est désormais dans le camp de l'autorité de l'Etat. Il y va de la responsabilité du gouvernement de tout faire pour éviter le pire. Quant à nous, nous sommes déterminés à aller jusqu'au bout de notre action. Le gouvernement doit comprendre que nous sommes nécessaires et indispensables dans le secteur de l'éducation. A lui donc de prendre les décisions qui s'imposent afin de satisfaire nos revendications», nous a confié hier à ce sujet Nouar Larbi, porte-parole du CNAPEST. Notre interlocuteur nous a mêmes révélé que la grève a été massivement suivie à travers le pays. Il en veut pour preuve les taux de suivi impressionnants récoltés dans plusieurs wilayas du pays. A ce propos, selon le CNAPEST, à Oran plus de 70% des enseignants ont observé un arrêt de travail. A Aïn Témouchent, ils sont, en revanche, pas moins de 93% à observer la grève. A Aïn Defla et à Blida, le taux de suivi a avoisiné 80%. A Annaba, il est de l'ordre des 88%. A Médéa, il a frôlé carrément les 92%. Signalons enfin que plusieurs de nos correspondants régionaux ont pu vérifier ces taux qui prouvent, on ne peut plus clairement, l'étendue de la grève en milieu scolaire. A ce titre, dans la wilaya d'Oran, laquelle compte 147 établissements d'enseignement moyen et 496 écoles primaires, l'UNPEF a réussi à convaincre plus de 67% des enseignants à faire grève. A Constantine, en une matinée, un taux d'arrêt avoisinant les 90% a été enregistré dans les écoles et lycées de cette wilaya. A Tlemcen, la grève du CNAPEST et de l'UNPEF a même enregistré un taux de suivi de 100% au niveau des lycées et plus de 70% au sein du cycle moyen et primaire. A Bouira et à Annaba, c'est effectivement la paralysie qui règne dans les établissements scolaires. Dans la wilaya de Bouira, le taux de suivi a dépassé largement les 92% dans les différents paliers. A Annaba, les élèves ont dû quitter les bancs de leurs classes désertées par les enseignants, lesquels ont préféré se joindre à la contestation mise en marche par l'UNPEF et le CNAPEST. Toutefois, sur les 327 établissements de l'enseignement, tous cycles confondus, que compte la wilaya de Annaba, certains lycées ont continué à fonctionner normalement mêmes si quelques enseignants ont observé la grève. Soulignons enfin que les parents d'élèves et les lycéens ont exprimé leur désarroi un peu partout à travers le pays. L'avenir scolaire de ces derniers semble, en vérité, sérieusement menacé si ce bras de fer opposant les syndicats autonomes de l'éducation au département de Benbouzid perdurerait davantage. Les horizons du secteur de l'éducation nationale s'annoncent plus que jamais sombres. A. S. Les employés des services économiques en grève lundi prochain La coordination nationale des employés des services économiques relevant de la Fédération nationale des travailleurs de l'éducation (FNTE) a décidé de boycotter «tous les conseils administratifs et éducatifs» des établissements éducatifs. Dans un communiqué publié à l'issue de sa réunion mardi, la coordination a notamment décidé de ne pas participer «à l'élaboration des projets de budgets des établissements» et de «n'effectuer aucun travail en relation avec les salaires». Le communiqué a appelé également l'ensemble des fonctionnaires des services économiques à prendre part à la grève et à une action de protestation lundi prochain devant les sièges des directions de l'éducation qui s'accompagnera de la remise de la plateforme de revendications, à savoir les primes d'expérience éducative et de documentation aux directeurs de l'éducation. La coordination a estimé par ailleurs «injustes» le régime indemnitaire et les primes particulières des travailleurs de l'éducation annoncés pour les employés des services économiques.