Samia S., accusée d'avoir souillé le Coran et condamnée au mois de septembre dernier à 10 ans de prison ferme, a été acquittée hier par le juge près la chambre pénale de la cour de Biskra. Pour rappel, l'affaire de cette femme d'une trentaine d'années qui est détenue dans un établissement pénitentiaire de Biskra pour une affaire civile, avait malencontreusement fait tomber un exemplaire du Coran dans un récipient d'eau au cours d'une altercation avec ses codétenues. C'est sur la base de témoignages de ces dernières qui avaient affirmé l'avoir vue déchirer le Livre saint qu'elle sera condamnée sans l'assistance d'un avocat par le tribunal de première instance près la cour de Biskra. Lors du procès en appel qui s'est tenu la semaine dernière, l'avocate Talha Houda avait défendu sa cliente en axant sa plaidoirie sur l'irrecevabilité des témoignages et l'inexistence de corps du délit. Attendu depuis une semaine, ce verdict a grandement satisfait l'accusée et son avocate. Cette dernière a déclaré : « Le tribunal a redoré le blason de Biskra et de toute l'Algérie en prononçant cet acquittement. Il démontre aussi que le tribunal pénal est un tribunal de preuves et non de conviction, car aucune preuve tangible n'a pu être présentée par les accusateurs, lesquels sont des codétenues dont les témoignages prêtent à confusion. Je remercie les juges qui ont pris en considération les circonstances atténuantes pour ma mandante ».