Le procès tant attendu par les Annabis, concernant l'affaire dite de la direction du logement et des équipements publics (Dlep), a été reporté au 16 novembre en cours. Cette affaire, ayant essentiellement trait au projet du pôle universitaire d'El Bouni, a été entaché par des travaux supplémentaires fictifs ou surévalués des entreprises privées, privilégiées, bien que sans qualification, des délais de réalisation non respectés et jamais pénalisés, faux et usage de faux dans les déclarations de mise à jour fiscale et parafiscale formant, ainsi, les griefs contenus dans le volumineux dossier de ce procès. Les 43 cadres, dont le précédent directeur, responsables de service, techniciens, entrepreneurs et bureaux d'étude, n'ont donc pas comparu. Ils devaient répondre des chefs d'inculpation mentionnés dans les conclusions de l'enquête, diligentée depuis 2006 par les éléments de la brigade économique de la sûreté de Annaba. Présentés le 28 juillet 2006 devant le procureur près le même tribunal, 9 cadres dirigeants ont été placés sous contrôle judiciaire. Le procès de cette affaire risque de perdurer. Les accusés, témoins à charge et à décharge, seront mis devant des preuves matérielles confirmant des anomalies dans la passation des marchés, tels la dilapidation de deniers publics, la falsification d'écriture officielle et le trafic d'influence, qui figureront dans la liste des griefs retenus contre les cadres de la Dlep. Selon des sources judiciaires, le préjudice se chiffrerait à une cinquantaine de milliards. Ces accusations concernent essentiellement le projet du pôle universitaire d'El Bouni, dont la première enveloppe, dégagée en 2004, était de l'ordre de 2 milliards de dinars. L'enjeu était d'autant plus important que le projet permettra le désengorgement de l'université-mère Badji Mokhtar de Sidi Amar. Il était convenu de réaliser 8 000 places pédagogiques et 3 000 lits. Réalisation d'envergure, qui a poussé le Président à se déplacer à Annaba pour la pose de la première pierre. Au fur et à mesure que ce projet avance, les appétits s'aiguisent. Une seconde enveloppe de plus d'un milliard de dinars sera exigée à la suite d'une nouvelle estimation du projet, ramenant celui-ci à 3 milliards de dinars. Un budget à la mesure des 12 000 places pédagogiques et 6 000 lits prévus dans le projet. En dépit de toutes ces facilités, ce dernier accuse un retard d'un an.