Le tribunal de Annaba a prononcé, dimanche, des peines d'emprisonnement ferme variant entre 1 et 2 ans, assorties d'amendes, à l'encontre de sept des neuf cadres de la Direction du logement et des équipements publics (DLEP) de Annaba, poursuivis pour plusieurs griefs. Ainsi, l'ex-directeur de la DLEP, S. Bachir, le chef de service équipements publics, G. Khaled, l'ex-chef des marchés, B. Mourad et l'ex-chef de service bureau des marchés, B. Madjid, ont été tous condamnés à deux années de prison ferme, assorties d'une amende de 100 000 dinars. Tandis que trois autres cadres, en l'occurrence C. Zohra chef du bureau marché, S. Med Cherif technicien et B. Abdelhamid chef de projet pôle universitaire d'El-Bouni, chacun d'eux a été condamné à une année de prison ferme, assortie de 50 000 dinars. Cependant, un ex-directeur de la DLEP M. Abdelwahab, un ex-chef de bureau et quatre entrepreneurs cités dans ce scandale qui a éclaté au début de l'année 2006, ont été innocentés. Pour rappel, le ministère public a requis, le 23 novembre dernier, dans cette affaire, quatre ans de prison ferme, assortie d'une amende estimée à 20 millions de centimes, à l'encontre de chacun des 9 cadres de la Direction du logement et des équipements publics (DLEP) de Annaba, dont les deux ex-directeurs. Alors que des peines de deux années de prison ferme, assorties également d'une même amende, avaient été requises à l'encontre de quatre entrepreneurs. Les personnes mises en cause dans cette affaire sont poursuivies pour dilapidation de deniers publics, malversations et dépassement dans l'octroi des marchés publics, faux et usage de faux et utilisation des biens publics à des fins personnelles. Ces dépassements ont été relevés dans le projet de réalisation du pôle universitaire d'El-Bouni, pour lequel une enveloppe financière d'environ 300 milliards de centimes avait été dégagée. En effet, lancé dans le but de désengorger l'université de Sidi-Amar, ce projet d'envergure, dont la première pierre avait été posée par le président M. Abdelaziz Bouteflika, avait bénéficié de deux importantes enveloppes financières, rappelle-t-on. Au début de l'année 2004, une première enveloppe budgétaire s'élevant à la somme de 195 milliards de centimes avait été allouée à ce projet, avec une nouvelle structure de 8 000 places pédagogiques et 3 000 lits. En augmentant les places pédagogiques et les lits, arrêtés respectivement à 12 000 et 6 000, une seconde enveloppe de 105 milliards de centimes avait été adjointe lors d'une nouvelle estimation du projet, le ramenant à 300 milliards de centimes. Selon les éléments de l'enquête diligentée par la brigade économique de la sûreté de la wilaya de Annaba, à la demande de l'ex-procureur général près la cour de justice, ayant trait aux passations de marchés des projets de réalisation du nouveau pôle universitaire d'El-Bouni et de certaines autres infrastructures éducatives, révèlent de nombreuses irrégularités. L'enquête en question est intervenue suite à des révélations faisant état de malversations et dépassements dans l'octroi des marchés publics, d'un coût de plusieurs dizaines de milliards de centimes. L'on signale, également, que certains entrepreneurs ont déposé plainte auprès de la justice après que la DLEP eut résilié leurs contrats de marché sans motif et qui ont été octroyés par la suite à d'autres personnes. Aussi, des travaux supplémentaires, qui ne figuraient pas dans les études initiales, ont été effectués par certains entrepreneurs chargés de la réalisation de certains projets sans autorisation. B. BADIS