Quelque chose est en train de se produire dans la planète Amérique, au point d'accaparer l'intérêt du monde. Il est vrai qu'une élection présidentielle aux Etats-Unis suscite toujours de l'intérêt, même relatif, car on s'attend à très peu de changement. Et d'ailleurs sur ce plan précis, c'est la même attitude, sauf que cette fois l'Amérique pourrait élire un Noir président. Qui l'aurait cru il y a à peine quelques années. Où encore une femme pourrait devenir vice-présidente. De ce point de vue, l'Amérique revient de loin, mais jusqu'où ira-t-elle ? Ce changement sera-t-il une fin en soi ou annonce-t-il celui d'une politique qui a fini par exaspérer les Américains et lasser leurs alliés. Les deux principaux candidats à cette présidentielle proposent le changement, encore faut-il savoir lequel, mais leur discours sur cette question passe mal, peut-être parce qu'il se sert du bilan du président sortant pour se suffire d'un slogan. Le monde demande à l'Amérique de régler la crise actuelle et tout faire pour en éviter d'autres, synonymes de désespoir. Il en est qui lui demandent de se mettre en adéquation avec la légalité internationale, celle qui consiste à traiter de questions de justice sans le moindre parti pris, comme en ce qui concerne les peuples palestinien et sahraoui ou encore aider à établir des rapports susceptibles d'aider à vaincre la misère et le sous-développement. Des pays se sont enfoncés dans la pauvreté avec cette histoire de produits subventionnés. De nombreux Américains attendent ce changement qu'ils croyaient possible au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, mais ils furent déçus et ils ont fini par ne plus se poser de questions liées à l'image de leur pays dans le monde. Et aussi par connaître la peur et vivre tenaillés par ce sentiment. Et ce n'est pas tout quand ces mêmes Américains constatent que les urgences sont partout et multiples. Et qu'il devient déplacé et mal à propos de faire la leçon aux autres, surtout quand ces derniers vous aident financièrement à surmonter vos difficultés. En vérité, ce débat dépasse le cadre actuel, puisqu'il porte sur l'établissement de nouveaux rapports qui devraient tenir compte de l'émergence de nouvelles puissances. C'est la fin d'une période, estiment de nombreux analystes, persuadés que celle qui lui succédera marquera la fin d'une hégémonie, celle de l'Occident. L'Amérique se suffira-t-elle alors de ce changement ?