Apparemment, l'autorail n'est pas près de s'implanter dans l'Est algérien malgré les nombreuses promesses des responsables de la SNTF quant à « une généralisation imminente » de ce nouveau moyen de transport. Il ne faut pas oublier que les autorails prévus pour desservir les villes de Bordj Bou Arréridj, Annaba, Skikda, Biskra, Sétif et Jijel à partir de Constantine devaient être opérationnels en avril 2007, mais leur inauguration sera reportée mois après mois. Il a fallu attendre le mois de juillet dernier, et une pression exercée par la direction générale de la SNTF, pour que celle de Constantine mette en circulation deux autorails chargés de l'acheminement des voyageurs de Constantine vers Annaba à raison de deux rotations par jour, en attendant de mettre en service les autres destinations « dans les prochaines semaines », comme devait nous déclarer la chargée la cellule de communication de la DG d'Alger. Non seulement les autres autorails n'arriveront pas d'Alger à cause des travaux effectués au niveau du tunnel d'Ammal, dans la wilaya de Boumerdès, non encore fonctionnel après l'incident qui l'a affecté il y a quelques mois, mais ceux en service sont à l'arrêt depuis quelques jours. Le premier autorail (n° 5) regagnera les ateliers pour réparation après avoir heurté un camion transportant des bouteilles de butane dans la wilaya de Annaba. L'accident, heureusement, n'enregistrera pas de pertes humaines. Le second (n°6), connaîtra le même sort suite à « des problèmes de freinage constatés lors des descentes abruptes ». Des essais sont actuellement en cours au niveau des pentes du Gourzi pour tester les freins de l'autorail 6, après que la carte-mère, cause des problèmes de freinage de la machine, eut été changée, nous a-t-on affirmé. L'Est se retrouve donc sans aucun autorail fonctionnel, bien que des spots télévisés vantent les mérites de la flèche bleue, qui roule malheureusement ailleurs, mais pas sur les rails de l'Est. Actuellement, le contrat liant la SNTF et l'entreprise espagnole, CAF, stipule une garantie du matériel pour une période de dix ans. Un délai que voudrait raccourcir à deux ans la partie algérienne « pour se prendre en charge dans les plus brefs délais, et éviter les surcoûts liées à la prise en charge des Espagnols à chaque pépin », devait nous déclarer notre source. Il reste que les autorails n°7, 8, et 9 sont toujours à Alger, attendant leur acheminement vers Constantine. Le seront-ils par la voie Alger-Constantine, une fois le tunnel d'Ammal ouvert aux trains de voyageurs, ou par Annaba comme l'ont été le 5 et le 6 ? Une question à laquelle on n'a pas pu avoir de réponse car aux ateliers constantinois on s'échine, pour le moment, à remettre sur les rails les deux machines immobilisées.