« Le Groenland n'est pas à vendre », a martelé Jens Frederik Nielsen, le président du parti Demokraatit qui vient de gagner les législatives dans ce territoire autonome danois avec 29,9% des voix et qui obtiendra dix sièges au Parlement. Quatre autres partis seront également présents au parlement, suite aux résultats du scrutin d'hier, à savoir Naleraq (24,5%), Inuit Ataqatigiit (21,4%), Siumut (14,7%) et Atassut (7,3%). Jens Frederik Nielsen, cité par le journal Politico, estime que les prétentions du président américain Donald Trump menacent l'indépendance politique de l'île. En vertu d'un accord signé avec Copenhague en 2009, le Groenland, qui fait actuellement partie du Danemark en tant que territoire autonome, pourrait devenir indépendant par le biais d'un référendum. Or, les avis des citoyens et entités politiques sont partagés là-dessus: tous ne sont pas persuadés que la souveraineté complète serait favorable pour la sécurité et l'économie de l'île. En 1951, Washington et Copenhague, en plus de leurs engagements au sein de l'Otan, avaient signé le traité de défense du Groenland. Conformément à ce document, les Etats-Unis ont assumé l'obligation de défendre l'île contre toute agression. Elle abrite une base spatiale américaine à Pituffik, qui assure le fonctionnement d'un système d'alerte d'attaque de missiles et de contrôle de la zone arctique. Donald Trump a déclaré à plusieurs reprises que le Groenland devrait rejoindre les Etats-Unis. Il a menacé d'imposer des droits de douane élevés au Danemark s'il n'abandonnait pas l'île. Même lors de son premier mandat présidentiel, M.Trump avait proposé d'acheter le Groenland. Maintenant aussi bien qu'à l'époque, les autorités danoises et groenlandaises rejettent toujours cette idée. Selon un sondage récent, 85% des Groenlandais s'opposent à l'annexion aux Etats-Unis.