L'Algérien Walid Sadi, ministre des Sports et président de la Fédération algérienne de football a été élu, par acclamation au sein du Bureau exécutif, par les 54 délégués des associations affiliées à la Confédération africaine de football lors de la 14e Assemblée générale extraordinaire. Il concrétise son rêve qu'il avait annoncé lors de son élection à la FAF en septembre 2023. Gianni Infantino, l'excellent pilote des opérations… Cette Assemblée générale extraordinaire est loin d'avoir porté le meilleur chapeau de la transparence. Le maintien de Patrice Motsepe pour un second mandat aux commandes de la CAF jusqu'à 2029, explique, en très peu de mots, que le football africain n'est plus à la CAF mais à la FIFA. Le Sud-Africain, homme de terrain et de manœuvres, sait renverser les vapeurs pour éviter un éternuement qui fera éclabousser le football africain. Gianni Infantino, l'homme ombre sécurise tout et trace les lignes qui conduisent aux buts, pas besoin de remettre sur la table le réseau communicant pour comprendre pourquoi le football africain échappe à la CAF pour aller mourir à la FIFA, sans que personne n'ose souffler mot. Demain, ils siégeront au Comex avec ceux qu'ils ont bien voulu élire. Sans aucun doute possible, le plan établi à Addis-Abeba a bien fonctionné. Des textes pour se faire une place Un confrère de la presse nationale évoque ce travail affiné par ces deux hommes, qui ont bien planifié leur coup avec la bénédiction de quelques cylindrées. Ils ont proposé la modification de deux articles des statuts de la CAF, et les membres ont adhéré. « La limite d'âge, fixée à 70 ans, a été balayée et ouvre la voie devant l'Egyptien Hani Abo Rida (71 ans), mais aussi le changement du système de vote pour le Comex de la FIFA ». La joie des uns et la déception des autres Très attendue, cette AG par ceux qui se sont bousculés à l'extérieur des murs de la CAF et par ceux qui ont veillé pour réussir leur examen. Le marocain réélu avec 49 voix, s'offre un fauteuil au Conseil de la FIFA. Pendant ce temps, Idriss Diallo et Augustin Senghor subissent une humiliation cuisante. Les détails ! Pour de nombreuses figures du football africain, cette élection n'est autre que celle qui a été cuisinée par le président de la FIFA. «D'autres figures du football africain ont vécu une véritable descente aux enfers. En attendant, l'Algérien Wali Sadi fait retrouver à l'Algérie le fauteuil perdu depuis 2017, soit une absence de 8 années, laissant ainsi le courant des uns et des autres décidés à la place de l'Algérie laissé par l'ex président de la FAF Mohammed Raouraoua, lequel n'a pu être réélu et c'est le Marocain Fouzi Lekjaa, qui a été élu et siège depuis au niveau du conseil de la CAF à sa place. Le jour de l'échec Cette heureuse élection dépoussière les fameux dossiers qui ont suscité commentaires et interrogations. Ils étaient volumineux les dossiers amplement discutés et faisaient l'objet d'émissions radios et télévision. 2017, année où il fallait tout construire pour récupérer un siège, pas des moindres à la CAF. C'était la course contre la montre, préparée pour déposer le dossier de candidature de Bachir Ould Zmirli, rejeté par la suite au motif : délais expirés, deux autres candidats ont eux aussi échouées, en l'occurrence Amar Bahloul et Djahid Zefizef. Sadi réussit la ou les autres ont échoué Amar Bahloul et Djahid Zefizef se sont lancés à leur tour à la conquête de ce siège, sans réussir. Septembre 2023, Sadi s'est intéressé à la communication sous couvert d'une opération marketing. Il se devait de décrocher le siège Algérie. Pour se faire, il accepté de voir le monde autrement, sortir de soi pour aller à la rencontre de ses confrères des Fédérations africaines, en espérant d'être bien compris. C'est ce qui avait fait sa réussite, il a réellement entendu ses pairs, compris et a répondu. Voilà pourquoi dit-on que la communication est toujours le dépassement de l'expression. En conclusion D'anciens employés de la CAF se sont confiés à RFI pour décrire la grande influence de la Fifa au sein de la Confédération africaine de football pendant le premier mandat de Patrice Motsepe. Une influence incarnée par le tout-puissant secrétaire général de la CAF, Véron Mosengo-Omba. Salma et Roger, ayant servi la CAF durant des années, racontent déçus, dépités, emportant leurs désillusions dans leurs cartons. «Je suis arrivé à la CAF en tant que passionné de sport et ayant la conviction que le sport, en particulier le football, peut servir de moteur pour développer une partie du continent africain». Pour Roger «C'est la plus grosse désillusion professionnelle de ma vie». «Pour avoir occupé un poste élevé dans l'organigramme juridico-administratif de la CAF», raconte en tant que témoin « témoin direct de l'ingérence » de la Fifa sur le fonctionnement de l'instance dirigeante du foot africain. «La Fifa avait par exemple installé une personne dans le bureau Finances de la CAF. Cette personne avait non seulement accès à toutes les informations financières, ce qui n'est déjà pas normal, mais toutes les factures devaient être validées et signées par elle».