A Tlemcen, l'arrêt de travail de trois jours, décidé par plusieurs syndicats de la Fonction publique, n'a pas été complètement respecté dans les administrations de la wilaya, si l'on excepte un débrayage timide au niveau de quelques établissements scolaires, notamment dans les grandes agglomérations, comme Tlemcen ville, Maghnia, Remchi et Ghazaouet. « Le mot d'ordre a été donné à tous les travailleurs du secteur et quoi qu'on en dise, la grève a été suivie partout », a indiqué un syndicaliste, qui s'est abstenu de donner un taux précis. En réalité, on est loin de la paralysie totale du secteur. Pour preuve et selon une source officielle : « A part quelques absences d'enseignants dans des écoles, nous n'avons enregistré aucune paralysie de l'activité. » Hier, en tout cas, le débrayage a été timide. Un constat justifié par les syndicalistes par « l'hésitation du premier jour et par un manque de communication dans les régions reculées » A Tiaret, « 22% est le taux de suivi » enregistré, hier à midi, dans le secteur de l'enseignement, a fait savoir un responsable au niveau de l'Unpef, alors que le chargé de la communication au niveau de l'académie évoque un taux de 2,50%. Le secrétaire du Snapest n'a même pas daigné ouvrir son téléphone. Au-delà des chiffres et de la pédagogie politico-syndicale qui manque cruellement dans certaines contrées, la grève ne semble pas avoir été suivie à Tiaret, notamment dans les cycles primaire et moyen. A l'université, au vu de l'absence d'un syndicat et du mutisme du chef de cabinet du rectorat, l'on ne saura pas avec exactitude le taux de suivi dans les différents instituts relevant de l'université Abderahmane Ibn Khaldoun. Une source proche du corps enseignant parle d'absence totale d'un débat sur un tel sujet. Dans la Fonction publique, même état d'esprit. Beaucoup ignorent l'existence d'un débrayage. A Sidi Bel Abbès, l'appel à la grève lancé par la Coordination syndicale de la Fonction publique n'a pas été suivi hier, selon les informations qui nous sont parvenues. Jusqu'à 14h, aucun taux n'a été communiqué à la presse par les représentants syndicaux de l'éducation, comme cela se faisait d'habitude. Au niveau de la direction de l'éducation, l'on signale un faible taux de participation dans les lycées et collèges de la wilaya. Selon M. Bakhti, représentant de la direction de l'éducation, seule une vingtaine d'enseignants du collège Hirèche, au chef-lieu de wilaya, a observé hier le mot d'ordre de grève. Les grévistes, a-t-il ajouté, ont repris leur travail deux heures plus tard. « Sur les 8000 enseignants que compte la wilaya de Sidi Bel Abbès, une trentaine ont entamé un débrayage qui n'a duré que quelques heures », a-t-il indiqué. A Mascara, le mouvement de débrayage des fonctionnaires relevant des secteurs de l'éducation et de la santé a été, selon les syndicalistes, partiellement suivi. Selon un représentant de l'Unpef, le taux de participation des enseignants a dépassé les 25%. « Des établissements scolaires situés à Mascara et Sig ont enregistré un taux de participation de 60% », dira la même source. En ce qui concerne le secteur de la santé, une source du SNPSSP a annoncé le taux de 60% au niveau du secteur sanitaire de Mascara. Côté administration, on annonce un taux de participation de 0,51% pour le secteur de l'éducation. « Sur 11 263 fonctionnaires que compte le secteur de l'éducation, seuls 57 enseignants des 12 CEM ont débrayé. » Pour le secteur de la santé, sur 3848 fonctionnaires, 57 médecins spécialistes et généralistes ont répondu à l'appel, soit un taux de participation de 1,48%. A Mostaganem, dans le souci d'éviter de prendre en otage les malades, la grève du corps médical aura épargné les services les plus sensibles, notamment les services des urgences médico-chirurgicales (UMC) où un afflux inhabituel de patients aura été signalé. A la mi-journée, selon les informations recueillies auprès de médecins grévistes, le mouvement était suivi à 90% dans la commune de Mostaganem. Dans les secteurs sanitaires de Bouguirat, Sidi Ali, Mesra et Aïn Tadelès, le débrayage aurait concerné entre 70 et 80% du corps médical. Cette forte mobilisation s'explique par la nature récurrente des revendications, mais également par la grogne ayant suivi les dernières élections au niveau des conseils de l'ordre. A Adrar et Timimoun, selon M. Menad, représentant du Snapest, la grève a été largement suivie, en ce premier jour, par le corps enseignant. Une paralysie totale a frappé les lycées des localités périphériques du Touat et du Gourara, comme Tamest, Aougrout, Charouine et In Azegmir où la grève a été suivie à 100%, contre 68% à Mansouria et 65% à Fenoughil et 58% au lycée Mous Ben Nousseir de Timimoun. Pour Adrar, le débrayage a touché 35% des enseignant à Belkine, 45% à Bouda, 35% à Aoulef, 30% à Sali et 15 % à Tinerkouk, sise à 70 km au nord de Timimoun.