Le mot d'ordre favorablement accueilli à Oran Les cadres syndicaux du Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap) de l'établissement public hospitalier (EPH) d'El Mohgoun, à Oran, ont observé hier un mouvement de débrayage pour une durée de trois jours. Le mot d'ordre de grève lancé par le bureau national a été largement suivi dans les structures de santé relevant des établissements publics de la santé de proximité (EPSP) d'Arzew et l'EPH. « La première journée de la grève a été marquée par l'adhésion totale des travailleurs de la santé affiliés au Snapap. L'équipe de garde composée d'environ 47 adhérents a tenu à assurer le strict minimum selon la loi en vigueur », dira le responsable de l'organique d'Oran, M. Djelloul. Les cadres syndicaux du Snapap ont posé comme préalable à la reprise du travail la satisfaction des revendications des travailleurs de tous les secteurs de la Fonction publique. Dans le domaine de l'éducation, la grève entamée par l'intersyndicale autonome a eu un écho à Oran dans la mesure où sur les 58 lycées, 18 dont les enseignants sont affiliés au Cnapest ont entamé cette grève prévue pour les 10, 11 et 12 février avec un pourcentage qui varie d'un lycée à un autre. Le taux le plus élevé a été enregistré au niveau des technicums allant de 60 à 100%. Par ailleurs, au niveau du moyen et du primaire, les enseignants se sont abstenus de suivre ce mouvement de protestation. Le SNTE va organiser cet après-midi au niveau de leur siège, au CEM Zahana, une assemblée générale élective où il sera décidé des dates de l'arrêt de travail qui sera tenu par les adjoints d'éducation. Suite au nouveau classement du corps des adjoints de l'éducation dans le nouveau statut général des travailleurs de l'éducation nationale, ces derniers ont manifesté leur mécontentement et se disent lésés et marginalisés. Il est probable que ces journées de protestation se tiendront les 24, 25 et 26 février. Le premier jour, les adjoints de l'éducation seront accompagnés par les professeurs vacataires qui protestent pour le paiement de la prime de rendement et les salaires des vacances. Selon le représentant de cette catégorie de travailleurs, « seule la direction de l'éducation de la wilaya d'Oran ne paye pas aux vacataires la prime de rendement et les vacances, alors que la réglementation leur ouvre droit ». A l'université Mohamed Boudiaf, répondant à l'appel du Cnes, contrairement à l'université d'Es Senia, où l'accueil a été mitigé, les enseignants ont accueilli favorablement le mot d'ordre de grève. Même les examens, programmés notamment, dit-on, aux instituts d'hydraulique et d'architecture ont été annulés. Le syndicat des enseignants du supérieur a organisé hier dans la matinée une assemblée générale pour confirmer sa participation à ce mouvement. A Sidi Bel Abbès, le taux de suivi a atteint 80% dans les lycées, selon le Cnapest. Selon M. Boukerche, coordinateur local du Cnapest, à « A midi, le mouvement de protestation a concerné 27 établissements secondaires sur 33 que compte la wilaya », avançant un taux de suivi de 86%. Le lycée Nadjah, au chef-lieu de wilaya, ainsi que ceux de Sfisef, Moulay Slissen, Marhoum, Merine et Hassi Zahana ont adhéré « timidement » à la grève, apprend-on auprès de la direction de l'éducation. S'agissant des autres paliers de l'enseignement (collèges et écoles), M. Boukerche a qualifié de « moyen » le taux de suivi de la grève. Cela s'explique notamment, a-t-il signalé, par les ponctions de salaires (3 à 4 jours) dont ont fait l'objet de nombreux enseignants le mois dernier. « Il s'agit d'une erreur dans le calcul des salaires », se défend la direction de l'éducation. Une « erreur » dont l'effet est incontestable : de nombreux enseignants craignent désormais des représailles de ce type. A Mostaganem, la grève initiée dans les lycées aura concerné l'ensemble des 30 établissements que compte la wilaya. Selon les responsables du Cnapest, le taux de suivi tel que mesuré sur des fiches de pointage s'élève à plus de 56%. Entamée avec une certaine appréhension de la part des élèves qui auront effectué le déplacement, la grève, qui est appelée à durer jusqu'à mardi prochain, aura également permis au Cnapest de se structurer en sections syndicales. On apprendra que sur les 30 lycées, seuls 10 possèdent une section active et reconnue officiellement par le syndicat, mais également par l'administration. La date du 23 février, qui correspond à la veille de la fête de l'UGTA, devrait correspondre à la généralisation des sections syndicales à l'ensemble des établissements de la wilaya. L'action syndicale que le Cnapest entend généraliser devrait se traduire par l'éviction du syndicat officiel de la sphère de l'enseignement secondaire. Avec les actions que comptent également organiser durant cette même période d'autres syndicats autonomes, l'influence de l'UGTA serait réduite à sa portion congrue. A Aïn Témouchent, bien que le Cnapest soit encore en voie de structuration à travers les 16 lycées que compte la wilaya, son mot d'ordre y a été largement suivi. Du côté de la direction de l'éducation, on reconnaît un taux de débrayage de l'ordre de 93,75%. Côté grévistes, on précise que les professeurs non grévistes sont pour l'essentiel des suppléants. A Chlef, la grève de trois jours organisée sous l'égide de l'intersyndicale de la Fonction publique a été différemment suivie dans les secteurs concernés. Au niveau du Snapap, qui regroupe les fonctionnaires de l'administration et de la santé, l'on fait état d'un taux de suivi de 65%. Le Cnapest est lui aussi satisfait de l'adhésion de ses adhérents à ce mouvement, lequel a été surtout suivi dans le secondaire. Des élèves ont dû retourner chez eux dans la matinée en raison du débrayage observé par leurs enseignants. En revanche, dans les autres secteurs, la grève a touché en partie les fonctionnaires concernés. En rangs dispersés à l'Est La grève des huit syndicats autonomes de la Fonction publique n'a pas été suivie massivement à Constantine. Mis à part le secteur de l'enseignement où plusieurs lycées de la wilaya ont connu un débrayage plus ou moins suivi, la première journée s'est déroulée sans tapage. Alors que la plupart des syndicats autonomes restent encore mal structurés dans la ville du Vieux Rocher, la seule mobilisation constatée dans la matinée d'hier était l'œuvre du Cnapest. Ce dernier a réussi, selon le coordinateur du bureau de la wilaya de Constantine, à assurer une large adhésion dans la plupart des lycées de la ville. Selon la même source, un taux de participation de 75% a été enregistré pour la première journée. Du côté de la direction de l'éducation, un communiqué transmis aux rédactions de presse hier a indiqué que le taux de participation au niveau des lycées a atteint 21,63%, alors qu'il n'a pas dépassé 0,20% dans les CEM et les écoles primaires. A Mila, le mot d'ordre a été relativement suivi, d'après les informations en notre possession. Le secteur de la santé publique n'a pas enregistré de notables perturbations, selon Dalila Zeghilèche, directrice du secteur. Ce sera le cas pour l'administration des impôts, la formation professionnelle et les collectivités locales. Joint par téléphone, le coordinateur de wilaya du Snapap, Slimane Bidi, est resté évasif quant au succès ou non du mouvement de protestation. Le coordinateur de wilaya du Cnapest, Rabïe Laâmara, estime, en revanche, que le mouvement de protestation a été massivement suivi à travers les 37 établissements du secondaire et que 87% du corps enseignant ont répondu favorablement à la grève, mais « à des taux oscillant entre les 20, 50 et 100% », a-t-il précisé. A Guelma, l'appel à la grève n'a été suivi que dans le secteur de l'éducation. Selon le directeur de ce secteur, sur les 1046 enseignants qui devaient être en poste hier matin, seuls 412 étaient en grève à travers les 29 lycées et technicums de la wilaya. A Skikda, les 40 lycées de la wilaya ont répondu favorablement à l'appel des syndicats avec un taux de participation estimé à 80%, sachant que ce débrayage n'a touché que le cycle secondaire. Par ailleurs, les travailleurs du secteur sanitaire n'ont répondu que timidement à la grève. A Jijel, le mouvement a été faiblement suivi, avec un taux estimé à seulement 4% au niveau de la wilaya. C'est le secteur de l'éducation, essentiellement le palier du secondaire qui a adhéré au mot d'ordre de débrayage. Partiellement suivie à Tizi Ouzou La grève à laquelle a appelé la coordination des syndicats autonomes de la Fonction publique a été partiellement suivie à Tizi Ouzou, a-t-on constaté hier. Dans le secteur de l'éducation, hormis les établissements du secondaire où l'adhésion a atteint un taux de 90% selon les estimations du coordinateur du Cnapest, l'heure n'était pas à la mobilisation dans les autres paliers de l'enseignement. Idem à l'université Mouloud Mammeri où les cours ont eu lieu normalement. Au centre hospitalo-universitaire (CHU) Nédir Mohamed et dans les autres structures de santé du chef-lieu de wilaya, l'activité était assurée de façon ordinaire à travers les différents services. Au siège de la wilaya, à l'APC de Tizi Ouzou et dans la grande majorité des administrations publiques, les fonctionnaires étaient présents sur leur lieu de travail. Il y a lieu de préciser que les huit syndicats qui ont appelé à ce mouvement de protestation ne sont pas suffisamment structurés à Tizi Ouzou, c'est ce qui explique leur timide présence. Forte adhésion chez les enseignants à Béjaïa Les conclusions de la réunion de coordination tenue par les représentants de l'intersyndicale à Béjaïa, à la fin de la première journée de contestation, étaient plutôt à la satisfaction. Ainsi, les membres du bureau de wilaya du Snapap estiment l'adhésion dans les effectifs de l'administration à hauteur de 100% chez les communaux de l'intérieur, citant dans les premières lignes El Kseur, Fenaïa, Sidi Aïch, Sidi Ayad, Tifra, Tizi n'Berber, Aokas et Toudja. Le Snapap estime moins important (entre 20 et 30% selon les établissements) le mouvement dans le corps de la formation professionnelle. Chez les enseignants du secondaire, le taux d'adhésion au mot d'ordre du Cnapest atteint les 82% au niveau de la wilaya. Les chiffres communiqués vont de 81% pour les lycées du chef-lieu de wilaya, 85% pour ceux de la région du Sahel, à 90% pour les établissements de la vallée de la Soummam. A noter que la grève reste partiellement suivie par le personnel paramédical et les enseignants de l'université Abderahmane Mira. Mouvement de grève largement suivi à Blida La grève décidée par le Cnapest a été largement suivie à Blida, puisque 32 établissements sur les 36 que compte la wilaya ont suivi le mouvement de grève et comptent maintenir la mobilisation durant les trois journées. Contacté, un des délégués du syndicat autonome s'était montré fier de pouvoir afficher cet esprit de solidarité touchant l'ensemble du corps enseignant. Dans la matinée, un grand mouvement de jeunes élèves était observé. Renseignement pris, l'administration de leurs lycées respectifs avait décidé de les libérer.