Photo : Sahel Par Rachida Merkouche Relâchement, essoufflement, démobilisation… Quelle qu'en soit la cause, la grève initiée par la Coordination nationale des syndicats autonomes de la fonction publique n'a pas eu l'effet escompté à son premier jour, hier. On n'a finalement pas assisté au déferlement des médecins vers les piquets de grève au niveau des hôpitaux, ni dans les administrations publiques, ni dans les universités. Hormis de rares établissements hospitaliers connus pour leur pratique syndicale, comme c'est le cas de l'hôpital Mustapha Bacha dans la capitale, le travail s'est déroulé normalement dans les différents services des infrastructures hospitalières à travers le pays. Une virée de nos journalistes et de nos correspondants dans les services des administrations publiques a démontré également que les travailleurs n'ont pas répondu au mot d'ordre de grève. Même l'enseignement n'a pas été à la hauteur de la réputation qu'il était en passe de bâtir. Alors qu'on attendait une adhésion massive des enseignants et travailleurs de l'éducation, ce secteur ayant pour habitude de «camoufler» les vides laissés par les autres secteurs, on a plutôt constaté un faible taux de suivi, pour ne pas dire une démobilisation. C'est le cas même des wilayas habituées à prendre part à chaque mouvement de grève. Excepté des centres de formation professionnelle et certains établissements scolaires des cycles primaire et moyen éparpillés à travers les wilayas du pays, l'appel au débrayage n'a pas drainé grand monde dans les secteurs qui montent au créneau de manière cyclique. Parmi les raisons de cette démotivation, il y a peut-être le fait que les différents syndicats œuvrent en rangs dispersés, les uns et les autres déterminés à être les véritables meneurs, d'où les luttes de leadership qui affaiblissent le mouvement syndical. Certains parmi ces syndicats ont tout simplement collé des affiches enjoignant aux membres affiliés de ne pas prendre part au débrayage durant ces trois journées.