Les animateurs de la protestation dans la commune de Taourirt Ighil (daïra d'Adekar) ont décidé de reprendre les actions de protestation à compter de cette semaine. Des rassemblements devant le siège de la wilaya de Béjaïa, combinés à la fermeture de la RN 12, sont en effet annoncés par la « Coordination des comités de villages de la commune ». L'on exige cette fois-ci rien de moins que le déplacement du ministre de l'Intérieur sur les lieux pour « constater de visu l'ampleur du drame économique et social perpétré dans cette région ». Ainsi donc, la réponse apportée jusque-là par les pouvoirs publics et consistant à la mise en place d'une « commission mixte » (Wilaya/APW) pour étudier les revendications émises par les protestataires depuis la mi-octobre dernier n'a pas suffi à désamorcer la situation. Dans une déclaration transmise par la coordination à notre rédaction, il est en effet expliqué que « le retard accusé dans la prise de décisions attendues et les tergiversations dont ont fait montre les membres de ladite commission sont perçus comme une volonté tendant vainement à torpiller la mobilisation de la population ». Aussi, devant « l'immobilisme des autorités de wilaya » l'appel à une implication directe du premier responsable du département de l'Intérieur est formulé. Ce n'est pas l'avis de la wilaya, dont le cabinet s'étonne de constater dans un communiqué que « certains veulent interrompre le cours de la démarche arrêtée en commun accord avec les représentants des citoyens » lors de précédentes réunions. Les services de la wilaya rappellent en substance que les membres de la commission ont signifié aux citoyens concernés qu'ils se rendront dans tous les villages pour « écouter tous les avis », puis faire de même avec les membres de l'APC et les citoyens de Tizi El Korn. Ce qui donc exige du temps puisqu'il est question de « favoriser la sagesse, la concertation et le travail sérieux sur le terrain » La protestation entamée depuis le 14 octobre dernier, avec notamment la fermeture de la RN 12 à la circulation, revendique pour rappel la « mise en service du chef-lieu de Taourirt Ighil » ainsi que les infrastructures qui y sont implantées. Il faut savoir en effet que le chef-lieu administratif de la circonscription est toujours maintenu dans la localité de Tizi El Korn, alors qu'un effort de développement public a été entrepris par l'Etat, moyennant la construction d'un siège pour l'APC et des infrastructures de services (poste, école, polyclinique…) dans la localité aujourd'hui revendiquée par la coordination comme le véritable chef-lieu. Une vision que ne partage pas du tout la majorité des élus à l'APC, seuls à pouvoir statuer sur le transfert du siège via une délibération, selon une précédente précision des services de la wilaya. Les animateurs de la protestation soutiennent mordicus, quant à eux, que la décision du transfert, au-delà de l'effort d'urbanisation consentis par l'Etat, existe bel et bien en se référant à une édition ancienne du Journal Officiel.