Les protestataires exigent que leur commune soit déclarée zone sinistrée car dépourvue de toute infrastructure. Les citoyens des villages de la commune Taourirt Ighil relevant de la daïra d'Adekar dans la wilaya de Béjaïa, ne décolèrent pas. Ils sont revenus hier à la charge à travers une action «musclée». Quelque 2000 personnes ont occupé, dès 7h du matin, la RN9 à hauteur du lieudit Lamber pour revendiquer «la dissolution de l'Assemblée populaire communale». Sont assignées à cette protestation, qui s'inscrirait dans la durée, d'autres revendications axées pour l'essentiel sur «la mise en service du siège officiel de la commune avec toutes les infrastructures éducatives et sanitaires limitrophes». «La réhabilitation du chef-lieu de la commune», «déclaration de la commune comme zone sinistrée» et enfin «un plan spécial pour le développement de la commune incluant des projets à même de résorber le chômage». Une pétition a été signée par «80% de la population en âge de voter» pour appuyer la démarche contestataire, qui faut-il le noter, a fait réagir le chef de daïra d'Adekar fraîchement installé. Ce dernier s'est déplacé sur les lieux de la manifestation pour calmer les esprits. Mais en vain. Les protestataires ont refusé d'obtempérer et ont poursuivi leur action. Une réunion est prévue après l'action pour décider de la suite à donner à l'invitation du chef de daïra pour une réunion de concertation. Dans leurs déclarations, les manifestants exhortent le wali de Béjaïa à agir au plus vite pour régler le problème posé, faute de quoi, les habitants regroupés dans le mouvement citoyen pour le développement de la commune, comptent se rassembler devant le siège de la wilaya. Ce point est, d'ailleurs, retenu à l'ordre du jour de la réunion qui succèdera à la manifestation. «Il faut que notre commune cesse d'être une référence macabre», déclarait hier Amar Amoura, un des animateurs du mouvement. Poursuivant son analyse, notre interlocuteur accuse les élus locaux «d'illettrés» avec tout le sens que comporte ce qualificatif. Elu sur la liste FFS, le maire actuel de l'APC de Taourirt Ighil fait face à une fronde populaire qui menace son fauteuil. L'absence d'un «dialogue franc» entre les deux parties induit une situation de blocage. Avec trois élus FFS, trois RCD et un RND, l'Assemblée populaire communale voit la population qui l'a élue, il y a presque une année, se retourner contre elle. Le silence des formations politiques concernées reste incompréhensif devant cette situation qui s'envenime. S'agit-il d'un soutien à la population frondeuse et donc du lâchage des élus comme ce fut le cas à Tinebdar ou tout simplement d'un calcul politicien auquel nous ont habitués les formations influentes dans la région?