Près de 20 millions de dinars alloués au titre du PPDRI et PCD risquent d'être restitués au Trésor public. La piste agricole, l'extension du réseau électrique, les niches à ordures butent sur des oppositions. Il y a huit mois, le village Aït Hague, dans la commune d'Irdjen (17 km de la ville de Tizi Ouzou), a été retenu comme village-pilote dans le cadre du Programme de développement rural intégré (PPDRI). Bien qu' ambitieux, le programme n'a pas, du moins jusqu'ici, capté l'adhésion et l'intérêt des villageois. Excepté les projets individuels inscrits, les projets dits d'intérêt général butent toujours sur des oppositions insolubles. A tort ou à raison, « il est regrettable de voir l'essor socio-économique du village freiné par des citoyens, qui s'opposent à la démarche de l'administration qui s'est intéressée pour une fois à notre bourg », dit un membre du comité du village. A cet effet, le président du comité du village, M. Djouab, réitère son appel et déclare : « Nos concitoyens doivent faire un peu plus d'efforts pour qu'on puisse réaliser un meilleur résultat. Cette fois, les autorités locales ont prêté leur attention. » Ainsi, près de 20 millions de dinars alloués à ce programme risquent d'être restitués au Trésor public. L'enveloppe financière a été débloquée sous forme de projets individuels et d'autres, d'intérêt général qui visent à promouvoir l'agriculture de montagne et le désenclavement du village. En effet, la piste agricole demeure problématique. « J'appelle encore une fois les gens concernés à se ressaisir pour permettre l'aboutissement du projet eu égard à son impact économique considérable. Ils ont tout à gagner », rappelle le même représentant. Les projets individuels, qui consistent en l'acquisition d'ovins en vue de développer l'élevage, ont connu un enthousiasme chez les citoyens. Preuve en est le comité a recensé 20 demandeurs d'aides qui seront transmises à l'administration. Ce qui n'est pas le cas pour l'heure, de l'huilerie semi-automatique qui n'a pas encore trouvé preneur. Par ailleurs, le village a enregistré des avancées grâce à l'application de l'APC d'Irdjen. Au titre des PCD de nombreux projets ont été réceptionnés et d'autres seront lancés. Le réseau d'assainissement qui ceinture le village sur près de 2 km est opérationnel. Trois murs de soutènement sont enfin achevés et trois autres sont en voie de réalisation. Les 3500 habitants d'Aït Hague sont également soulagés des aléas des chemins délabrés. Le tri-couche, procédure avec laquelle ont été réaménagées les pistes du village, est remplacé par du béton bitumineux. Cependant, si des caniveaux sont en cours de réalisation sur les mêmes pistes, il n'en demeure pas moins que les ouvrages d'art (ponceaux) sont toujours obstrués et nécessitent leur ouverture. En outre, à défaut de déterrer les caniveaux ensevelis pendant les travaux de bitumage, il a été procédé à un semblant de curage sur les accotements. En outre, le comité déplore : « Nous éprouvons beaucoup de difficultés à dégager des lopins pour la construction des niches à ordures. » C'est dire que lorsque des citoyens s'opposent à la construction d'une simple niche à ordures, il est permis de s'interroger sur la concrétisation des projets de développement affectés par les pouvoirs publics.