Onze familles vivant dans un immeuble vétuste, sis au 22 bis avenue Commandant Abderrahmane Mira, à Bab El Oued, continuent de vivre une véritable pénitence du fait du risque imminent d'effondrement de l'immeuble qui date de 1892. Ce bâtiment présente tous les signes avant-coureurs d'un écroulement certain. Selon ses occupants, à la suite des inondations de novembre 2001, la bâtisse a été classée une première fois orange 4 par les services du CTC. Les multiples recours introduits par les locataires ont abouti à un deuxième classement dans la catégorie rouge 5, c'est-à-dire immeuble à démolir et familles à reloger dans les plus brefs délais. Les nombreuses visites d'expertise effectuées sur les lieux convergent toutes dans leur rapport vers la nécessité de démolir la bâtisse qui présente un réel danger pour ses occupants. Paradoxalement, les autorités locales ainsi que la wilaya déléguée de Bab El Oued n'ont jamais daigné reloger ces citoyens sinistrés ni même recevoir leurs délégués en dépit des multiples sollicitations, selon les habitants. Une attitude qui demeure inexpliquée d'autant plus que ces mêmes élus ont assuré au ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Yazid Zerhouni, que le problème du relogement des familles demeurant dans des zones à risques est pris en charge. Par ailleurs, la vétusté de cet immeuble est visible même de l'extérieur. Des fissures sur les murs latéraux et la façade de ce dernier sont perceptibles de loin. L'affaissement des planchers menace également la vie des locataires. Les résidants en appellent aux autorités qui « doivent se pencher sur leur cas avant que l'irréparable ne se produise ». Il est utile de rappeler en ce sens que pendant l'été dernier, une fillette de deux ans a fait une chute spectaculaire du deuxième étage de l'immeuble. Par chance, elle s'en est sortie avec seulement quelques blessures. Cet accident s'est produit lorsque les barreaux d'un balcon ont cédé devant le léger poids de la fillette. Cela renseigne sur l'état de délabrement avancé de ce bâtiment. Les dernières pluies qui se sont abattues sur la capitale ont mis le moral de ces locataires à rude épreuve, d'autant plus qu'un immeuble situé à quelques encablures de l'avenue Mira s'est partiellement effondré sur ses occupants. Qu'attendent les responsables de la wilaya pour reloger ces familles ? D'autres pertes humaines, peut-être !