La présidente argentine, Cristina Kirchner, est depuis hier en Algérie pour une visite officielle de 48 heures. Elle est accompagnée notamment du ministre des Relations extérieures, Jorge Taiana, mais aussi de Julio De Vido, chargé de la planification fédérale et de trois secrétaires d'Etat chargés du commerce international, des petites et moyennes entreprises et de l'agriculture, de l'élevage et de la pêche. Pas moins de 70 hommes d'affaires argentins représentant tous les secteurs économiques sont attendus également pour une semaine économique à Alger, où ils auront à rencontrer leurs homologues algériens. Cristina Kirchner s'est s'entretenu hier avec le président Bouteflika. Les deux chefs d'Etat ont passé en revue la coopération économique et les échanges commerciaux que les deux capitales, Alger et Buenos Aires, comptent intensifier. Lors d'une conférence de presse donnée à la veille de cette visite, l'ambassadrice d'Argentine en Algérie, Mme Bibiana Jones, a estimé que les relations bilatérales, marquées dans le passé par des échanges commerciaux, se sont renforcées en 2008, notamment après la réunion de la commission mixte en avril dernier à Alger. Pour l'année 2007, le volume des échanges commerciaux entre les deux pays ont atteint près de 874 millions de dollars contre quelque 638 millions de dollars en 2006. Plus précisément, les exportations algériennes vers l'Argentine ont atteint 95 millions de dollars l'année dernière, alors que ses importations, essentiellement constituées de produits agricoles, ont enregistré une hausse considérable, passant de 452 millions de dollars en 2005 à 622 millions en 2006, avant de s'élever à près de 900 millions de dollars durant les huit premiers mois de l'année en cours. Pour tout dire, la balance commerciale avec l'Argentine enregistre depuis 1991 un déficit chronique qui a atteint 422 millions de dollars en 2007. Le déséquilibre est énorme. D'un côté comme de l'autre, l'on veut donc rééquilibrer la balance. Mais pas seulement. La diplomate argentine affirme que les deux pays entendent développer ces échanges et veulent aussi dépasser cette étape basée sur le commerce en favorisant la création de sociétés mixtes de production. C'est dans cet objectif d'ailleurs que des rencontres et des discussions seront entamées lors de la semaine économique qui regroupera les hommes d'affaires des deux pays. L'agroalimentaire, le médicament, l'automobile, la production de machines agricoles, de plastiques, d'équipements électriques, de textiles, de bois et meubles, la chimie, la sidérurgie, les matériaux de construction, les mines, la biotechnologie, le gaz et le pétrole sont autant de sujets qui seront mis sur la table des négociations entre les deux parties. Selon la même source, l'Argentine entend, en particulier, poursuivre sa coopération avec l'Algérie dans le domaine du nucléaire civil à usage pacifique. C'est l'Argentine qui a fourni à l'Algérie en 1984 un centre de recherche nucléaire de 3 mégawatts, celui de Draria à Alger, a indiqué Mme Jones, avant d'annoncer qu'un accord est toujours en phase de finalisation afin de poursuivre cette coopération.