Les jeunes de la commune de Chaâbet El Ameur souffrent du manque d'infrastructures à même de prendre leurs besoins en matière culturelle et sportive.Devant l'absence d'activités de loisirs, les jeunes n'ont d'autre choix que de perdre leur temps à longueur de journées. Les activités de jeunes sont à l'arrêt à Chaâbet El Ameur. La culture n'a tout simplement pas droit de cité dans la région. Aucune association ni infrastructure ne peut prétendre assurer le « minimum vital » en termes d'animation culturelle dans la région. Le sport, une activité très importante, est en difficulté. Par conséquent, la jeunesse, désœuvrée, est livrée à elle-même. Les jeunes n'ont aucun autre choix que celui de perdre leur temps à longueur de journée, au mieux dans les cafés. Le stade du chef-lieu est dans un état lamentable. Son terrain est dégradé, les tribunes, les vestiaires et les douches n'existent pas. Ces insuffisances, qui s'ajoutent à d'autres problèmes, ont entraîné l'affaiblissement des clubs sportifs qui jadis animaient la vie de la jeunesse de la commune. L'Union sportive de Chaâbet (USC) qui offre des possibilités de pratiquer le football, le kick-boxing et la boxe est en difficulté. L'autre club, la Jeunesse sportive de Chaâbet (JSC), qui prend en charge le basket-ball, le karaté et le taekwondo, n'est pas logé à une meilleure enseigne. Son président nous dit que « le sport à Chaâbet est ruiné. » A notre question qui a trait aux causes de cette situation, notre interlocuteur nous dit : « Ce sont les pouvoirs publics qui en sont responsables. Ils ont carrément abandonné la jeunesse ». L'absence d'infrastructures sportives a de tout temps été décriée à Chaâbet. La seule salle de sport qui y existe, construite il y a presque 3 ans, est loin de répondre aux attentes des athlètes de la commune. Selon le président de la JSC, la salle en question ne peut servir que pour les sports individuels. « Et là encore le jeune doit verser mensuellement une somme de 600 DA pour suivre ses entraînements à raison de trois séances par semaine », précise-t-il. Il ajoute : « Notre club est tenu de payer 4000 DA par mois comme droit d'usage de cette salle, et nous n'avons pas de moyens pour le faire. » Les subventions que le club a reçues ne suffisent pas, selon notre interlocuteur. « L'APC nous a donné 7 millions de centimes, et la DJS a déboursé 14 millions de centimes au profit de notre club, mais cela est loin de répondre à nos besoins car notre club regroupe 165 athlètes, toutes disciplines confondues. Et les entraîneurs sont indemnisés par nous-mêmes », dit le président de la JSC qui, par ailleurs, fustige l'attitude des autorités locales pour « leur immobilisme et laisser-aller ». « Nous avons une jeunesse pleine d'énergie qui peut faire des merveilles et qui ne demande qu'à avoir les possibilités de faire éclater ses talents », déclare notre interlocuteur. La seule salle de boxe qui existe au niveau de la commune et qui est en cours de rénovation, est toujours fermée. Les boxeurs se sont retrouvés au chômage. Un ancien boxeur dit à ce sujet : « Cette discipline faisait la fierté de notre commune, on avait des athlètes de renommée qui ont honoré notre commune, mais cela n'a pas intéressé nos responsables. » On se souvient ici du boxeur Mouloud Mecheri qui représentait brillamment la commune dans des compétitions nationales. « C'est grâce au défunt Sitouah Ali, dit Ali le facteur, que la boxe a connu une réussite remarquable ici à Chaâbet », reconnaît-on. Mais « cette discipline est condamnée à disparaître du champ sportif local si les autorités ne font rien ». Les villageois vivent plus dramatiquement encore ces carences. La majorité des villages et bourgades de la commune ne dispose que de petits terrains pour la seule discipline du football. A Aït Ibrahim, le stade situé sur les hauteurs du village, devient une menace pour les habitants. Car, selon un responsable du comité du village, en période hivernale, il s'y produit des glissements dangereux pour tout ce qui est situé en contrebas. « Pour faire face à cette situation, les autorités doivent planter des arbres tout autour », estime-t-on. A Aït Saïd, le terrain est délabré car il date de l'époque coloniale. Il n'a connu aucune opération de rénovation ou d'extension d'après ce qu'affirme un quinquagénaire du village. Le chemin qui mène vers ce terrain est en état de dégradation. Pourtant, de telles infrastructures auraient pu réduire le désarroi de la jeunesse en lui offrant les possibilités de s'occuper, pour une partie de la journée au moins, et de s'émanciper.