De novembre, le mois le plus froid et le plus terne de l'automne, les portes ouvertes sur l'artisanat qui s'y sont déroulées du 12 au 14 en ont eu de l'éclat. Conséquence du manque d'attraits de ces journées automnales dédiées sans talent ni génie au dieu de l'artisanat : une désaffection profonde du public. Une vingtaine de stands réservés à la de couture traditionnelle, à la poterie, à la vannerie, aux bijoux kabyles, au tissage, à la broderie et le tour était joué. Naturellement la robe kabyle, notamment celle de Ahl Ksar, à laquelle nous avons par le passé consacré un article détaillé, trône en reine au milieu d'autres articles aussi représentatifs que possible de l'habit traditionnel. L'ambiance elle-même semble feutrée. L'enjeu n'était pas visible. Le cœur apparemment n'y était pas. Ainsi cette couturière hors ligne qui avait raflé l'année dernière le premier prix de la plus belle robe kabyle et qui espérait remporter cette fois encore le même trophée. Et cette autre qui arrivait de Guerrouma, située aux confins nord de la wilaya à grand frais et qui ambitionnait d'accrocher à défaut de prix un compliment par son talent et son savoir-faire mis en évidence à travers une activité centrée essentiellement autour du tissage. En fait de savoir-faire et de produits artisanaux dont la promotion est assurée depuis des années à travers la mise en œuvre d'un ensemble de dispositifs sociaux sans faille, cette manifestation artisanale en a peu véhiculé l'expression. Le seul fait notable est la puissante documentation étalée par le service de la BADR qui accompagne l'artisan désireux de mettre en valeur sa science empirique par le biais soit de l'ANSEJ, soit de la CNAC ou de l'ANGEM.