L'Etat entend réactiver les offices d'importation des produits de première nécessité. Cette mesure tend à « assurer la maîtrise des prix et la régulation du marché intérieur, otage de la spéculation », a annoncé hier le ministre du Commerce, Hachemi Djaâboub, dans une déclaration à la presse en marge de l'inauguration de la 1re Foire maghrébine. Interrogé sur le phénomène inexpliqué de la flambée des prix, M. Djaâboub n'a pas manqué d'incriminer encore une fois les spéculateurs qui sont, selon lui, à l'origine du dérèglement actuel du marché. Dans la foulée, le ministre a expliqué que la redynamisation des offices d'importation, à l'image de l'Office du lait (Onil) et celui des céréales (Oaic) devrait mettre fin à l'anarchie qui caractérise présentement le marché national. « Cette mesure concernera les produits de première nécessité uniquement », précise le ministre, qui reconnaît que certains produits ont même connu des baisses sur les marchés internationaux sans que cela soit suivi d'effets sur le marché national. Le ministre a avancé l'exemple du sucre et de l'huile, omettant de s'expliquer sur la flambée des autres produits à l'instar des légumes frais. Sur les étals, les prix de certains produits alimentaires importés ou fabriqués localement sur la base de matières premières importées restent inchangés, nonobstant la tendance baissière de leurs cours sur les marchés internationaux. Le sucre, à titre indicatif, est resté à son seuil habituel, se situant dans une fourchette allant de 65 à 80 DA le kilo.Le ministre, en annonçant le choix du gouvernement d'aller vers la réactivation des offices d'importation, a reconnu à demi-mot l'échec des précédents mécanismes de régulation du marché. Venu rendre visite aux exposants à la 1re Foire des Etats maghrébins, le ministre a laissé entendre à l'occasion que l'Algérie adhérera, début 2009, à la Zone arabe de libre-échange (Zale). Cette première foire économique maghrébine se déroulera jusqu'au 2 décembre prochain et voit la participation de 267 exposants venus d'Algérie, de Libye, du Maroc et de Tunisie. L'objectif inscrit étant de concrétiser l'intégration économique du Maghreb. Les échanges intermaghrébins demeurent insignifiants, représentant seulement 2% du commerce extérieur de la région. Les exportations algériennes vers les pays du Maghreb se sont établies à 695 millions de dollars en 2007, alors que le total des exportations est monté à 59,51 milliards de dollars.