De nouvelles révélations des enquêteurs sont venues s'ajouter aux premières conclusions de l'enquête sur les malversations commises à l'Assemblée populaire communale de Sidi Amar (Annaba). Rappelons que six personnes, dont le P/APC, le vice-président chargé de l'habitat et de l'aménagement urbain, avaient été écrouées et six autres placées sous contrôle judiciaire. L'affaire avait démarré à la fin de l'année 2003 à la suite de dénonciations de cadres et élus. Dans leurs écrits comme dans leurs déclarations adressés à la wilaya, ils révélaient un certain nombre d'erreurs commises depuis l'avènement du nouveau collège communal issu des dernières élections locales. Dès l'entame de la 2e phase de leurs investigations, les gendarmes ont découvert d'autres anomalies. Au total, une addition salée et très surprenante au regard de l'aisance dans l'utilisation des fonds publics. Au fil de leur enquête, les gendarmes s'étaient interrogés si derrière cette comptabilité d'anomalies ne se cachaient pas d'autres opérations douteuses. Leur patience et leur persévérance dans la collecte des détails et des déclarations auprès de fournisseurs - nouvelles recrues - jeunes intéressés par l'emploi des jeunes ou création de micro-entreprise, ont été récompensées. Ils avaient profité de la mise à jour de nombreuses anomalies qui avaient caractérisé la réalisation d'un bassin hydraulique d'un montant de 200 millions de dinars. Une autre anomalie consistait en l'utilisation de différentes pratiques pour brouiller les pistes concernant la gestion des deniers publics. C'est ainsi qu'ils mirent la main sur plusieurs documents en circulation. Bon nombre de ces documents étaient faux mais portaient la légalisation de l'antenne communale d'El Gantra de la commune de Sidi Amar. Par des investigations approfondies, les enquêteurs ont également eu à exploiter les dossiers des aides sociales (Ramadhan, personnes séniles, familles démunies, logements évolutifs) et des recrutements fictifs. Ces rebondissements ont été interprétés comme étant un démenti formel quant à des pressions exercées sur les enquêteurs et les magistrats pour minimiser toute implication du 1er magistrat de la commune de Sidi Amar. Dans ce volumineux dossier portant affaire Sidi Amar, tout y est : escroquerie, détournement des deniers de l'Etat, passation de marchés non conforme, favoritisme dans l'attribution des marchés de gré à gré, faux et usage de faux, usurpation de fonctions et d'identité. Tous ces faits figurent dans les attendus du juge d'instruction près le tribunal de Annaba. Interrogés par le magistrat, huit des personnes impliquées sur les 12 auraient accablé le P/APC et son vice-président. Ils auraient affirmé que ces derniers étaient parfaitement au courant des combines et que beaucoup de leurs proches en ont profité. Secrétaire général de la plateforme syndicale UGTA de Sidi Amar et de la section syndicale Ispat, Aïssa Menadi est également vice-président du conseil communal de cette agglomération de plus de 80 000 habitants. A qui veut l'entendre, il a affirmé qu'il n'avait pas cessé de dénoncer l'incompétence dans la gestion de la commune. Sans pour autant chercher à enfoncer ses anciens membres du conseil exécutif communal, il a déclaré s'être retiré depuis longtemps de ce conseil pour incompatibilité d'idées et de choix dans la gestion de la commune. Dans leur second rapport, les enquêteurs ont souligné que de nombreux marchés auraient été attribués, sur intervention personnelle du maire, à des entreprises gérées par des proches parents de ce dernier. Pis encore, ces contrats étaient souvent accompagnés de paiement de travaux placés sous le contrôle et le suivi directs du vice-président chargé de l'habitat et de l'aménagement urbain.