L'Aïd El Adha a été fixé au lundi 8 décembre. Plus que les autres années, cette fête, cette année, sera plus difficile pour les musulmans vivant en France, en raison de la crise économique. Les premiers effets se font sentir en termes de pouvoir d'achat pour ceux qui ont un emploi, et ceux en chômage. A cela s'ajoutent les conditions contraignantes du sacrifice du mouton de l'Aïd, cette année, particulièrement dans le sud de la France où sévit depuis quelques semaines la fièvre catarrhale dans certaines zones. Dans les départements du sud du pays, comme le Vaucluse et la Drôme, il y aura moins de bêtes à abattre. La contrepartie immédiatement sensible de la rareté du mouton sera le coût prohibitif pour certaines bourses déjà durement touchées par l'augmentation du coût de la vie. La deuxième conséquence est la question sanitaire, rigoureusement règlementée en France, mais que certains, pour des raisons d'économies, pourraient enfreindre une nouvelle fois. Dans un communiqué publié vendredi, Azzedine Gaci, président du Conseil régional Rhône-Alpes du culte musulman a tenu à profiter de l' « occasion pour demander aux musulmans de veiller au respect des lois sanitaires et des conditions d'hygiène en vigueur dans les abattoirs officiels, lorsqu'ils sacrifient leurs bêtes (…) Si le musulman décide de faire sacrifier sa bête dans un abattoir (ou dans un site temporaire) en France et ne peut le faire le premier jour de l'Aïd, il peut le faire le deuxième ou le troisième jour de l'Aïd ». Toufik Chergui, secrétaire général du CRCM - Rhône Alpes, responsable de la commission abattage Aïd El Adha 2008, publie par ailleurs la liste des abattoirs pérennes et sites temporaires liés au CRCM, et les liens téléphoniques avec les responsables locaux dans toute la région Rhône-Alpes. Une façon nouvelle d'organiser le sacrifice selon des normes moins anarchiques que par le passé. Cette organisation fait d'ailleurs suite à différentes réunions avec les autorités publiques dans les préfectures des différents départements de la région Rhône-Alpes. Ainsi, six sites liés au CRCM Rhône- Alpes sont mis en place dans les départements de l'Ain, la Loire, l'Isère, Rhône, Savoie et Haute-Savoie. « Ces différents sites permettent aux musulmans de fêter l'Aïd dans des conditions décentes et conformes aux exigences sanitaires », indique le CRCM. Malgré tous ces efforts, certains continueront cette année encore à procéder à des sacrifices « clandestins », car trouvant trop éloignés les points officiels de sacrifice. L'élan pris dans l'organisation devrait cependant avoir un effet d'entraînement pour beaucoup qui trouveront dans ces procédures un élément essentiel, la sécurité quant à la qualité des moutons sacrifiés.