Considérée comme l'un des moments les plus forts du calendrier musulman, l'Aïd el-Adha, la fête du sacrifice, représente un grand souci pour des milliers de familles quant à l'achat du mouton et aux habits des enfants. Cette année, cette fête religieuse coïncide, pour la première fois depuis de longues années, avec la célébration du nouvel an. La fête est double, mais les dépenses aussi. Ainsi, depuis quelques jours déjà, les marchés de moutons, officiels ou improvisés sur le bord des autoroutes, dans les quartiers populaires ou même dans des locaux aménagés au rez-de-chaussée des immeubles, au mépris de la législation et des risques sanitaires, sont en effervescence. Les citoyens, confrontés à des maquignons intraitables, doivent souvent casser leur tirelire. Comme à chaque fois, les petites bourses sont obligées de recourir à des prêts chez des proches ou voisins, ou alors de renoncer à sacrifier le traditionnel «mouton de l'Aïd». A Alger, le prix varie entre 15 000 et 35 000 DA. Des prix inabordables dans un pays où le Salaire minimum garanti (Snmg) ne dépasse pas les 10 000 DA. La chute incessante du pouvoir d'achat des citoyens et la cherté de la vie, ainsi que la succession des «moments de fortes dépenses» rendent difficile la célébration de ces deux événements juxtaposés d'une manière idoine. L'une des deux sera sacrifiée et ce ne sera sûrement pas celle de l'Aïd.