L'état des lieux dans les résidences universitaires, jugé catastrophique par les milliers de résidents, est depuis plusieurs semaines à l'origine d'une vague de mécontentements. Une grogne qui a poussé les étudiants à solliciter l'intervention du wali au vu de la défaillance des responsables de la direction des œuvres universitaires (DOU). Une situation au bord de l'asphyxie malgré les assurances du « tout va bien » pour les villes de constantine et d'El Khroub, avancés par les coordinateurs du DOU, invités samedi dernier à l'émission radiophonique Forum pour aborder les problèmes d'hébergement, de restauration et de transport, qui refont chaque année l'actualité. Pour preuve, et en dépit du satisfecit quelque peu exagéré des responsables, les 14 résidences universitaires sont complètement débordées. Pour une capacité théorique de 24 000 lits, l'on recense près de 37 000 étudiants, soit un écart de 13 000 lits, d'où l'entassement des résidents à quatre dans des chambres de 9 m2, dormant à même le sol faute de lits. Les conditions de séjour se dégradent au fil des années, en plus des décharges sauvages déplorées dans de nombreuses cités. Face à des directeurs qualifiés d'irresponsables, les étudiants se plaignent de la qualité des repas, le long calvaire des chaînes, les étrangers qui occupent les chambres, les agressions à l'intérieur des cités, les chiens errants, déambulant entre les pavillons, l'état déplorable des douches et des sanitaires, et la liste est longue… Le nombre important des reçus au bac en juin 2008, atteignant les 18 000, a complètement bouleversé les prévisions du DOU, lequel avait tablé sur 16 500 nouveaux inscrits. Une déconvenue qui s'est répercutée sur les projections concernant l'affectation de bus. Selon les chiffres avancés lors de l'émission, les cités universitaires disposent de 40 bus pour 21 000 résidents, soit un bus pour 525 personnes, ce qui explique la cohue indescriptible enregistrée chaque matin et à la fin des cours. La répartition anarchique des lits, la mauvaise gestion des structures, l'absence d'une estimation claire des besoins réels sont autant de griefs qui marquent un secteur largement dépassé. Et ce ne sont pas les nouvelles réalisations qui pourraient résoudre le problème de surpopulation, car ces mêmes infrastructures se sont avérées déficientes quelques années seulement après leur réception.