Le séminaire organisé ce samedi à Chlef par la faculté des sciences agronomiques et des sciences biologiques de l'université Hassiba Ben Bouali a valu, surtout, par le constat sans complaisance des experts et spécialistes sur le sujet qui était axé essentiellement sur le thème « Les contraintes à la production du blé en Algérie ». Selon le professeur Brahim Mouhouche, enseignant à l'INA d'Alger et expert auprès de la FAO, l'Algérie importe 70% de ses besoins en céréales, ce qui représente 74 millions de quintaux de ces produits et 20 millions de semences. Ces chiffres qui concernent le seul exercice 2007 montrent que notre pays reste largement tributaire des importations dans le domaine. « Pourtant, l'Algérie a toujours été une région aride et semi-aride, ce qui ne l'empêchait pas d'assurer son autosuffisance en la matière avec presque la même pluviométrie. Il revient aux décideurs et aux professionnels du secteur de s'y adapter », déclare le professeur en soulignant, au passage, que tous ces approvisionnements sont assurés grâce aux recettes pétrolières. Il va jusqu'à assimiler le blé acquis de l'étranger à de « l'importation de quantités importantes d'eau sous forme de graines ! ». Selon l'intervenant, la contrainte d'eau ne peut expliquer, à elle seule, la situation qui prévaut, car il existe d'autres facteurs négatifs, comme la réduction du potentiel céréalier et des surfaces irriguées, la non-utilisation des systèmes économiseurs d'eau et l'absence de gestion rationnelle et équitable du précieux liquide. Cette activité agricole ne représente, en effet, que 3,3% de la surface globale, ce qui en dit long sur le retard accusé et le déficit à combler dans le domaine. Pour bien situer cet écart important, il fera remarquer que l'Algérie n'assure que 500 m3 d'eau par habitant et par an, contre une moyenne mondiale de 6700 m3/ha/a.