Le commerce informel a pris, ces dernières années, des proportions inquiétantes qui portent préjudice à l'économie nationale. En effet, non seulement les intervenants activant sans registre de commerce exercent une concurrence déloyale vis-à-vis des authentiques commerçants, mais ils indisposent souvent les citoyens du fait de leurs activités qui s'exercent dans des lieux inadéquats, comme les places publiques, les trottoirs et certaines artères de la ville. Signalons aussi que la commercialisation des produits se fait le plus souvent au mépris des conditions les plus élémentaires d'hygiène Les chiffres rapportés par la direction de la concurrence et des prix de la wilaya d'Oran font état d'une évolution importante de ce type de commerce. A cet effet, l'opération de réimmatriculation des commerçants, lancée par le ministère de tutelle en 1997 et clôturée en 2002, a révélé que pas moins de 9 000 commerçants exercent illégalement au niveau de la wilaya. De même que les marchés informels, implantés au niveau de lieux bien connus, comme Ville nouvelle, la rue des Aurès, ont connu une réelle expansion. « Des pôles de commerces sont apparus, notamment dans la périphérie de la ville, avec un doublement des intervenants dans des marchés de Ville nouvelle et à proximité des marchés de fruits et de légumes de la wilaya », relève le rapport annuel de la DCP. Le même rapport fait état de la prolifération de marchés et d'intervenants au niveau du commerce informel par rapport à celui réglementé. La wilaya compte 46 marchés informels contre 32 réglementés. Ces derniers se trouvent dans un tel état de vétusté qu'ils nécessitent tous des opérations urgentes de réfection. Cet état de délabrement oblige les commerçants à les abandonner. Des chiffres qui donnent le tournis Notons que 30% du commerce informel s'exercent dans la commercialisation des fruits et légumes, suivis de 20% pour le commerce des matériaux de construction, 20 % pour l'habillement, 15% pour l'alimentation générale et 10% pour les produits cosmétiques et ceux d'entretien. Quant aux intervenants, ils sont généralement des jeunes dont l'âge varie de 15 à 30 ans, selon le même rapport. La plus grande concentration, en terme de commerces illicites au niveau de la daïra d'Oran, se trouve au niveau du marché de Sidi Okba (Ville nouvelle), avec une superficie de 800 m2 pour 400 commerçants, suivie du marché des Aurès avec 130 commerçants, celui d'El Hamri : 100, Eckmühl : 90, Haï Ibn Sina : 50 et le marché de Hai Daya avec 50 commerçants. Le total des commerçants exerçant au niveau de la daïra d'Oran s'élève à 1 305. Les causes de cet accroissement sont multiples. C'est, en premier lieu, le taux très élevé du chômage qui s'étend à l'échelle nationale. C'est également la conséquence évidente de la conjoncture sécuritaire et économique traversée par le pays tout au long de la dernière décennie qui a engendré un exode massif et un important flux de populations fuyant l'insécurité. D'autre part, la dissolution de nombreuses entreprises étatiques et son lot de licenciements de milliers de travailleurs, la déperdition scolaire et le manque de débouchés pour les diplômés et une politique d'investissement myope sont parmi les causes citées.