Le mégaprojet relatif à la création d'une ville nouvelle à Bouinan, situé à une trentaine de kilomètres au sud-ouest d'Alger vise à désengorger la capitale, en abritant à échéance jusqu'à 150 000 habitants. Le choix de cette localité quant à la création de ce projet n'était pas fortuit, puisque cette localité occupe une position centrale avantagée et très stratégique de par sa proximité de la capitale, de Boumerdès et de Blida avec son importante université et ses zones industrielles et d'activité. Elle a le privilège d'être desservie par plusieurs infrastructures routières qui la relie à Blida, à l'est de la capitale via la RN29, tout en étant proche de la voie rapide Alger-Blida et de la nouvelle autoroute Est-Ouest. Pour alimenter ses futurs habitants en eau potable, l'on devra compter sur ses réserves hydriques, l'oued de Magtaâ Lazreg (Hammam Melouane) et aussi les retenues collinaires. Le projet de la ville nouvelle de Bouinan, auquel une superficie de 2000 ha est consacrée, est chapeauté par le ministère du Tourisme et de l'Aménagement du territoire. Il aura comme vocation « prioritaire » le sport et la détente, vu sa proximité des piémonts, des zones montagneuses, le Parc national de Chréa, la station thermale de Hammam Melouane, les complexes sportifs de Blida… Bouinan aura sa station téléphérique qui la reliera à ses hauteurs ainsi qu'un luxueux hôtel d'affaires et de loisirs. Les sièges du ministère de la Jeunesse et des Sports et les fédérations sportives seront attendus à Bouinan et ce, en dehors des infrastructures sportives comme les stades, les terrains de golf, les auberges de jeunes, le lac d'eau artificiel pour les sports nautiques et autres. La ville nouvelle qui devra être officiellement prête à 100% en 2025, abritera aussi des sièges de banques, des directions générales d'importantes entreprises nationales, des firmes pharmaceutiques et autres. Toutefois, le démarrage des travaux sur le premier îlot de 600 ha ne cesse d'être renvoyé aux calendes grecques puisqu'ils devaient commencer le mois de juillet 2007. On y prévoit la construction de 500 logements de haut standing, entre autres, par un consortium coréen, lequel a décroché ce marché, il y a plus d'une année à la suite d'un avis d'appel d'offres international. Le coût de ce projet urbain, l'un des plus importants en Algérie avec celui des villes nouvelles de Sidi Abdellah et Boughezzoul, reste méconnu. Entre-temps, le projet n'a pas encore démarré à Bouinan et les nombreux chômeurs de cette localité n'ont même pas eu droit aux 100 locaux commerciaux, pourtant relevant du programme du président de la République ! La cause : l'APC locale est contrainte à ne plus délivrer des permis de construire depuis plus de quatre ans puisque le projet en question a nécessité le blocage de toute nouvelle construction et transactions concernant l'achat et la vente de terrains. Résultats : les constructions illicites y poussent comme des champignons alors que le démarrage des travaux de la ville nouvelle de Bouinan ne semble pas être pour demain.