La maison FLN, notamment l'équipe imposée lors des dernières élections législatives et locales ainsi que ses relais étaient au grand complet jeudi pour assister à la présentation de la nouvelle structure « Senia-Auto », la 35ème plus grande agence de la maison Peugeot, située au même titre que d'autres show-rooms d'autres marques automobiles sur l'autoroute de la sortie sud d'Oran, à proximité de l'aéroport et au sujet desquels le président de la République a exprimé un vif mécontentement lors de sa dernière visite du fait de la cession au lieu de la location des terrains de grandes superficies (9 820 m2 pour le « Blue Box » de la Marque au Lion) dont ont bénéficié les concessionnaires. En tête des convives, figure M. Amar Tou (officiellement en visite de travail), pour qui un spectacle de fantasia grandeur nature a été organisé sur les lieux. L'actuel ministre des Transports a été le « tête de liste » controversé par ses pairs sur la liste de candidatures FLN aux législatives. M. Mahiaoui, organisateur de la « waada », qui a par ailleurs beaucoup contribué à la campagne électorale du parti qui l'a coopté, est le gérant de « Senia Auto » mais il est l'un des élus de l'APW d'Oran, toujours sur la liste FLN, le parti représenté pour la circonstance par le maire d'Oran, le P/APW, les députés, les sénateurs et une armée de militants ou de sympathisants comme l'ancien footballeur Belloumi (il était porté sur la liste FLN en 1991) et même Kouici, en villégiature à Oran, qui sont venus se joindre à la fête. Les interférences entre le personnel politique et le monde des affaires ne sont pas inédites mais, vu la conjoncture, le grand show de jeudi paraît paradoxal. En effet, à cause de la crise qui secoue le monde, l'industrie automobile est en récession dans les pays occidentaux et ce sont leurs analystes qui le disent. Cette situation pousse les constructeurs de ces pays à adopter des stratégies commerciales agressives plutôt que des investissements à long terme, contrairement aux constructeurs émergents (Chine et Inde) qui profiteront de cette conjoncture. C'est finalement la Chine qui va construire des voitures en Algérie. Ce pays est devenu un concurrent parce que, à l'origine, il a su faire en sorte que les plus grandes marques s'installent chez lui, formant ainsi des milliers d'ingénieurs et d'ouvriers qualifiés.