Dans la quasi-totalité des communes de la daïra de M'Chedallah, 40 km à l'est de la wilaya de Bouira, il nous a été donné de constater, de visu, l'état dégradant des établissements scolaires, notamment ceux du cycle primaire disséminés à travers les différentes bourgades et localités rurales. C'est le même décor constaté : peinture dégradée, vitres brisées, murs lézardés, façades sales et enfin plafonds détériorés par l'infiltration des eaux pluviales. Un panorama des plus désolans qui, faut-il le souligner, ne va pas avec la noble mission à laquelle sont prédestinés ces lieux de savoir, en matière d'entretien. La majorité des responsables de ces écoles, du moins ceux que nous avons abordés, évoquent, quant à eux, une autre contrainte ayant trait, aux ruptures fréquentes d'approvisionnement en mazout en période hivernale, et ce, dans les communes qui n'ont pas bénéficié du raccordement au réseau de gaz naturel. L'arrêt du chauffage pour manque de combustible rend toute activité au niveau de ces écoles pratiquement impossible à l'intérieur des classes, sachant que la plupart de ces dernières sont implantées en haute montagne, où la température est souvent au-dessous de zéro. En effet, sur une période qui s'étale sur presque cinq mois, durant l'année scolaire, les apprenants sont confrontés au calvaire du froid. La particularité de cette région étant son implantation au flanc sud du massif du Djurdjura où, pas moins d'une dizaine d'écoles primaires se trouvent dans les deux communes montagnardes, en l'occurrence, Saharidj et Aghbalou, respectivement à 45 et 70 km à l'est de Bouira. Ces localités culminent à plus de 2000 m d'altitude. Outre le froid, dont souffrent les écoliers et le personnel de ces établissements, il y a une dégradation rapide des édifices en raison justement d'un climat exceptionnellement rude avec, en prime, le verglas, la chute de neige et aussi de violents orages. Force est de constater que ces établissements scolaires sont équipés de la même façon que ceux construits dans des régions au climat doux et moins agressif. Autant de raisons qui expliquent, en partie, les déperditions scolaires dans ces localités qui détiennent la palme d'or. Même constat, fait au niveau des CEM implantés dans d'autres communes de haute montagne, où rien ne va en termes d'équipement des infrastructures pédagogiques. Ces écoles se trouvent ainsi livrées à un combat contre un déchaînement infernal des éléments naturels durant les deux premiers trimestres de l'année scolaire. N'est-il pas donc, temps de penser à une opération de sauvetage de ces écoles qui frôlent le sinistre ? Sinon n'est-il pas juste de procéder à la restauration de ces lieux pendant les périodes de vacances ?