La police britannique, Scotland Yard, nie avoir arrêté, le 30 novembre dernier, le directeur du quotidien arabophone Echourouk El Youmi, Ali Fodhil, mais confirme que ses officiers ont effectivement interrogé le journaliste algérien. « The man was not arrested (l'homme n'a pas été arrêté) », a déclaré une responsable du service de communication du Scotland Yard en réponse à une question d'El Watan par rapport à cette affaire. Selon elle, « Ali Fodhil a été interrogé par la police chargée du contrôle des ports et des frontières, conformément à la loi antiterroriste en vigueur dans le pays depuis l'année 2000 ». « Cet homme de 50 ans a subi, le 30 novembre 2008 à 12h45, un contrôle des agents de la police au niveau de St Pancras International station. Il a été interrogé par des officiers jusqu'à 15h05, avant de le laisser partir et terminer sa journée », explique la responsable de communication. Elle n'a pas donné, toutefois, plus d'informations sur le contenu de l'interrogatoire subi par le directeur de publication d'Echourouk El Youmi. Dans une interview accordée à un confrère, dimanche dernier, Ali Fodhil s'est montré formel. Il affirme que « les services secrets britanniques lui ont proposé de travailler pour eux ». « Ils m'ont même demandé de leur transmettre les informations que détient le journal. L'agent qui m'a interrogé m'avait dit qu'il est important que de telles informations soient transmises à leurs services », a déclaré le journaliste. Poursuivant, il atteste que l'officier qui l'a interrogé « s'est intéressé au secret du succès du journal qu'il dirige ». L'officier serait allé plus loin, dit-il, « en tentant de connaître les sources d'information dont dispose Echourouk ». L'interrogatoire a porté également, explique-t-il, sur les groupes terroristes et l'agent aurait voulu savoir « si le journal entretenait des relations avec les dirigeants des organisations terroristes ». « La nature des questions que l'officier m'a posées constitue, en elle-même, un dépassement », estime-t-il.