La situation est devenue explosive lorsque des centaines de citoyens habitant Boukhors, quartier populeux abritant quelque 34 000 âmes, situé à la périphérie de l'agglomération urbaine, sont descendus dans la rue pour protester, en barrant durant des heures l'accès à la route. C'est le délégué communal désigné au niveau de leur cité qui semble être montré du doigt et qu'ils accusent d'être à l'origine de leurs problèmes et dont ils veulent, à tout prix, se débarrasser. Il est vrai que la situation dans ce quartier s'est tellement dégradée qu'elle est devenue invivable. Les contestataires reprennent la même litanie des réclamations qui sont restées sans écho, dénonçant le chômage endémique auquel sont confrontés les jeunes, la précarité au quotidien, la paupérisation des couches sociales, la misère et le mal-vivre. « Dégoter un emploi rémunéré ou un job dans le cadre du filet social relèverait de l'exploit », nous indique-t-on. « Le favoritisme, le népotisme et le passe-droit sont devenus monnaie courante », ajoutent ces mêmes contestataires. Le wali qui a reçu leurs représentants vient de les rassurer que tout sera fait pour qu'une solution soit trouvée à leurs problèmes. Quant au départ exigé du chargé communal, il leur aurait été précisé que cette affaire fera l'objet de consultations avec le P/APC. Dans le même temps, les habitants des bidonvilles construits aux abords des cités d'Es-Sersour, Commandar El Mejdoub et la Redoute se sont également attroupés devant le siège de la wilaya pour protester contre le calvaire de l'habitat précaire qui s'est gravement accentué lors des dernières intempéries. Rappelons que plusieurs habitations se sont effondrées et que des familles ont pu être secourues grâce à l'intervention des éléments de la protection civile. Pour rappel, le programme destiné au chapitre de la résorption de l'habitat précaire incombe aux services spécialisés de la wilaya.