Les citoyens de Corso, commune relevant de la daïra de Boumerdès, aspirent à un quotidien et à un cadre de vie meilleurs et réclament plus de considération de la part des pouvoirs publics. « C'est le marasme qui prévaut dans notre commune. Et pourtant elle recèle de grandes potentialités économiques à même de lui permettre d'enclencher une véritable dynamique économique, si elles sont bien exploitées. Le chômage, lamine la jeunesse, cloître la femme chez elle et interdit tout espoir de lendemains meilleurs », a déploré un habitant de la cité de La gare. Au quartier de Ben Rahmoune, le plus important de la municipalité (plus de 6000 habitants, selon les statistiques du dernier RGPH), les résidants sont en colère face aux innombrables insuffisances qui « empoisonnent (leur) quotidien ». « Nous manquons de tout. La quasi-totalité des artères du quartier devient impraticable à la moindre chute de pluie », s'est plaint un citoyen rencontré sur place. Et d'ajouter : « Nous n'avons même pas droit au gaz de ville, alors qu'un gazoduc et un point d'alimentation, se trouvent à quelques pas seulement de notre quartier. La population locale recourt donc aux bonbonnes de gaz butane qu'elle achète à la pompe à essence se trouvant à la sortie-est de la ville, et se retrouve ainsi privée des avantages de ce produit de base, notamment en cette saison hivernale. » Par ailleurs, les élus de l'assemblée populaire communale de Corso se disent conscients des problèmes que vivent les citoyens des différents quartiers et villages de la municipalité, mais reconnaissent que le budget dont ils disposent « ne permet pas de les régler tous, tout de suite ». « Nous sommes au courant des problèmes que rencontrent les citoyens de Corso et nous n'épargnons aucun effort pour leur assurer un cadre de vie agréable », a déclaré un élu de l'APC. « Durant un peu plus d'un an de travail, nous avons réalisé des choses qui n'ont pas été faites durant des mandats complets d'exercice. A commencer par le nouveau siège de l'APC dont les travaux sont en voie d'achèvement. Lesquels travaux étaient à l'arrêt plusieurs années. Les nouveaux locaux pallieront l'exiguïté du siège actuel. La nouvelle salle de soins de Ben Rahmoune est mise en service et les travaux au centre culturel sont à un stade très avancé de réalisation. Sans oublier les six classes en voie de construction qui devront accueillir les élèves du cycle moyen, dont ceux de la 4e année qui suivent leurs cours au lycée cette année, à cause du déficit en matière de salles au CEM », affirme-t-il. L'alimentation des villages et quartiers de la commune en gaz de ville qui devrait être déjà effectuée est considérée comme « le point noir de la commune ». « Car 10% seulement des foyers sont alimentés en gaz de ville. C'est un projet qui nécessite des milliards de centimes, et les capacités financières de la commune ne permettent pas sa concrétisation, malheureusement. Les pouvoirs publics devraient assurer sa réalisation dans les plus brefs délais », dit notre interlocuteur. Le 2e adjoint du P/APC, quant à lui, réclame une meilleure considération de la part des responsables de la wilaya de Boumerdès. « On doit mettre fin, le plus vite possible, à ce calvaire que vivent 90% des citoyens de Corso et accorder plus d'importance à notre commune. Corso mérite plus d'attention. La direction de l'urbanisme et de la construction (DUC) de la wilaya de Boumerdès assure actuellement le revêtement des principales artères du quartier Ben Rahmoune mais, malheureusement, des mesures pour sa sauvegarde n'ont pas été prises. Et pourtant nous leur avons suggéré de commencer par les artères qui drainent les eaux pluviales vers celles qui viennent d'être bitumées », martèle-t-il. En outre les élus locaux se soucient de la préservation du cadre de vie et se plaignent de la pollution qu'engendrent les poulaillers de l'ORAC, implantés au centre-ville. Ils voudraient que cet établissement soit délocalisé « car il s'en dégage une odeur insupportable ». « L'unité de production de volailles doit être délocalisée quelque part ailleurs, vu les désagréments qu'elle provoque aux habitants des quartiers alentour et même aux passagers de Corso. Elle occupe tout le centre-ville. L'air est devenu irrespirable et la puanteur qu'elle dégage s'étend à toute la ville », déplore le 2e vice-P/APC. Les élus espèrent aussi pouvoir faire déménager les habitants du quartier Boumarouf (dit cité de La gare), datant de la période coloniale, afin de pouvoir construire de nouvelles bâtisses sur ces terrains d'assiette, une fois libérés.