Le transport urbain et semi-urbain à Annaba est caractérisé par une anarchie quasi générale, visible surtout aux heures de pointe. Il faut souligner que les réformes introduites dans le secteur des transports, bien avant celles ayant ciblé les unités économiques et industrielles, n'ont pas été suivies de savoir-faire en matière d'organisation et d'encadrement. Le secteur a été ouvert à tout-venant : posséder un bus ou un taxi, en plus d'une autorisation d'exploitation d'une ligne vous donne le droit d'exercer la profession. Cette situation est à l'origine de carences multiples, à commencer par la vétusté du parc roulant. La majorité des bus en circulation n'offrent pas un minimum de confort aux usagers, avec leurs sièges déchirés et leur aspect délabré, insalubre, sans compter l'absence totale d'hygiène, rebutant n'importe quel visiteur ou touriste étranger, qui hésiteraient à avoir recours à ce genre de bus pour découvrir la banlieue annabie et ses magnifiques sites touristiques. Le transport public n'est-il pas un indicateur fort du niveau de développement d'un pays ? L'autre insuffisance relevée dans ce secteur est le manque total du sens de la communication chez la plupart des chauffeurs et receveurs, chez qui la notion de relations publiques est inconnue, d'où la nécessité d'accorder plus d'importance à cette activité pour qu'elle puisse répondre aux aspirations du public. En effet, qui empêche les transporteurs publics de lancer une formation au bénéfice de leur personnel dans le but de se mettre au diapason de la modernité et de séduire les usagers par de meilleures prestations ? Il s'agit d'une question qui devrait être en principe abordée avant même la mise en œuvre des réformes touchant ce secteur, lequel a été, en fin de compte, livré au laisser-faire, voire à la clochardisation, au détriment du bien-être public. A cela vient s'ajouter l'état déplorable des gares de stationnement qui n'ont rien à envier aux étables et autres écuries, et ce en dépit de la volonté des pouvoirs publics et élus de les rendre plus viables. Les gares Kouch Nourredine et Souidani Boudjemaâ, implantées au centre-ville, ainsi que celle des voyageurs, Sidi Brahim, nécessitent une sérieuse prise en charge si l'on veut vraiment moderniser le secteur. Pour un transport public fort, il n'est pas nécessairement indispensable d'avoir un réseau routier de qualité pour faciliter la fluidité de la circulation et permettre de nouveaux investissements dans le domaine du renouvellement de la flottille de bus. L'avenir de ce secteur stratégique reste fondamentalement lié à la qualité des prestations de service et à ses capacités réelles à répondre aux besoins et aux attentes du public.