A mi-chemin de la durée du contrat de management qui s'étale jusqu'à 2011, une synthèse du plan d'action structuré nous donne une mesure de l'évolution sur des indicateurs précis, et permet de situer l'avancement des progrès sur le terrain, grâce à l'appui de 27 experts internationaux de Suez environnement dont le concept général est le transfert du savoir-faire vers les cadres locaux, de manière à donner à la Seaal une autonomie et une maturité suffisantes pour pouvoir ensuite gérer durablement le service à un niveau de standard international. Aujourd'hui, les réalisations de la Seaal sont, on n'en disconvient pas, perceptibles, non seulement au niveau de la rénovation du réseau AEP mais sur le plan de l'amélioration des infrastructures, la remise à niveau des stations de pompage, la réhabilitation des réservoirs, le renouvellement des branchements et compteurs. En gros, c'est un rafraîchissement très rapide du niveau technique de l'installation. Et c'est l'une des composantes de la réussite du H24 que celui de l'assainissement. Ainsi, jusqu'au mois d'octobre dernier, 73,6% de la population algéroise était desservie en eau H24 et 22,7% en quotidien avec une moyenne de 12 à 14 heures/jour. « Le renouvellement des conduites progresse à un rythme de 6 à 7 km par mois sur un réseau global estimé à 4000 km », souligne le directeur général qui, par ailleurs, tient à préciser que, « techniquement la situation du réseau d'Alger est très complexe et que certaines parties du réseau n'ont pas été faciles à réaliser en raison de sa caractéristique topographique ». La Seaal gère aussi 26 stations de relevage, tous les réseaux d'égouts et s'attelle, dans le cadre d'un partenariat public, à gérer de manière progressive les Step (Station d'épuration des eaux usées). A notre question relative aux prérogatives de la Seaal dont les opérations d'assainissement semblent chevaucher sur celles de l'hydraulique et de l'Ona, notre interlocuteur écarte toute ambiguïté : « Nous ne sommes pas les seuls acteurs dans les domaines de l'eau et de l'assainissement. Il faut savoir qu'il appartient à la direction de l'hydraulique de la wilaya de réaliser des investissements nouveaux. C'est la DHW qui se charge des travaux d'un réservoir ou d'un château d'eau, mais la mission de la remise de l'ouvrage en état est confiée à la Seaal. » Et de poursuivre : « Nous opérons en parfaite coordination avec les différents intervenants, comme la direction de l'hydraulique, Asrout et l'ONA et ce, dans la gestion et l'amélioration du réseau d'assainissement notamment lors des situations de crise. Depuis deux ans les résultats sont plutôt satisfaisants dans la mesure où nous avons déjà effectué sur le réseau d'assainissement la cartographie de 1800 km de réseau et le curage de 700 km sur une longueur totale de 3000. » Aussi, il y a lieu de relever l'étude du schéma directeur assainissement qui requiert deux ans et qui, selon le premier responsable, déterminera « les grandes actions stratégiques à mettre en œuvre pour faire fonctionner parfaitement le réseau d'assainissement d'Alger d'ici 2025 ». 180 000 usagers ne payent pas l'eau Sur un autre registre, une interrogation nous interpelle sur le recouvrement des créances de la Seaal détenues à hauteur de 40 % auprès de ses gros clients et des particuliers. Des mesures sont prises par l'entreprise afin de réduire de manière significative les factures impayées », dira le DG de la Seaal, ajoutant dans la foulée que « l'ouverture de 25 agences clientèle sur le Grand Alger et la signature d'un partenariat avec Algérie Poste permettront au client de régler sa facture. Il y a aussi la relance par écrit, la proposition d'échéancier, les mises en demeure et les coupures et en dernier recours des actions juridiques à caractère contentieux. Actuellement, la Seaal estime à 180 000 le nombre d'usagers qui bénéficient de la denrée précieuse sans s'acquitter de la redevance. Il va falloir se rapprocher d'eux, les recenser et faire plier à la règle les récalcitrants qui optent pour le branchement anarchique », dira-t-il en substance. Concernant les fuites d'eau, la Seaal enregistre une moyenne de 2000 fuites par mois et les délais de réparation sont en moyenne inférieure à deux jours, fait-il remarquer, expliquant que « la forte extension du H24 entraîne naturellement des fuites d'eau sur le réseau. Mais nous nous organisons dans ce sens pour être plus efficace dans les mois à venir, notamment par la mise en service du numéro1594, par le biais duquel les clients nous signalent spontanément les fuites qu'ils constatent ». Pour une charte de voirie Quant au délai moyen de remise en état de la voirie, il est de six jours et doit encore être amélioré, relève le DG de la société, expliquant que cette opération qui cause moult désagréments « reste tributaire des facteurs externes à la Seaal comme les conditions météorologiques, la disponibilité du bitume, la circulation des engins et camions, et l'accessibilité des surfaces à remettre en état ». Cela dit, les experts de la Seaal se disent prêts à proposer à la wilaya les éléments d'une charte de voirie à partager par tous les opérateurs. Il va sans dire, fait-il observer, qu'une amélioration pérenne et systématique de la situation dépend aussi d'une meilleure maîtrise du schéma directeur de l'aménagement et d'urbanisme de la wilaya. S'il est vrai que la Seaal mobilise des moyens d'intervention assez importants, beaucoup de chemin reste cependant à faire au niveau de l'intervention sur la voirie, reconnaît-il. Dans ce contexte, la Seaal dispose d'un plan de formation pour son personnel. Le centre de formation d'El Achour ouvert en avril dernier est dédié aux métiers de l'eau et de l'assainissement. Il dispense annuellement 10 000 jours de formation.