Deux morts, des maisons inondées, des routes coupées, un ovoïde sous les eaux et une trémie affaissée par endroits, telles sont les conséquences des fortes chutes de pluie enregistrées dimanche à travers la wilaya. Les victimes, un homme de 73 ans et un enfant de 11 ans, appartenant à la même famille, ont été surprises dans leur sommeil par la chute d'un mur sur leur habitation à Haï Chorfa, à la périphérie ouest de la ville de Chlef. Chlef : De notre bureau Quatre autres membres de la famille ont, quant à eux, été blessés et sont toujours hospitalisés. Le mur en question, qui longeait la maison, a été construit par le propriétaire d'un parc avec de simples parpaings sur une hauteur de six mètres. Selon des proches, les services concernés ont été alertés sur ce danger, mais ils n'ont rien fait pour éviter ce drame. Pour la première fois depuis vingt ans, l'oued Cheliff est sorti de son lit et a inondé pratiquement toutes les habitations, particulièrement celles des communes de Oued Fodda, de Chlef, de Oued Sly et de Boukadir. Il a envahi la plaine de Bir Saf jusqu'à atteindre la voie ferrée, mais sans conséquence pour le moment sur le trafic ferroviaire. Des centaines d'habitations ont été submergées par les eaux, notamment à Oued Fodda, Sendjas et Chlef. Selon les informations que nous avons pu recueillir à ce propos, les secours ont fait carrément défaut dans certaines régions, ce sont des proches et voisins des sinistrés qui leur ont porté aide et assistance. C'est ce que nous avons pu constater à Haï Carmela, au chef-lieu de wilaya, où certaines familles n'ont dû leur salut qu'à l'intervention de leurs proches et de citoyens du quartier. Par ailleurs, beaucoup de familles ont été hébergées provisoirement ailleurs que dans des lieux censés être aménagés pour la prise en charge des populations dans la détresse. D'autres ont passé une nuit blanche, observant l'évolution des oueds qui traversent leurs localités respectives. C'est le cas notamment des riverains de l'oued Tsighaout, qui passe au milieu de l'agglomération dans la partie ouest de Chlef. Le cours d'eau en question était à deux doigts de déborder sur la chaussée et d'envahir toutes les habitations construites à proximité. La furie des eaux était telle que l'ovoïde construit au fond de la rivière s'est avéré inefficace et complètement sous-dimensionné pour contenir les flots. La population ne cachait pas sa colère devant ce gâchis qui a coûté au Trésor la bagatelle de 125 milliards de centimes. « C'est scandaleux car cet ouvrage n'est guère adapté à la nature de la rivière qui aurait dû être préservée en l'état afin d'éviter les risques d'inondation », diront des citoyens rencontrés sur les lieux. Il faut noter que l'ouvrage en question a été réalisé par des entreprises locales, il y a moins de deux années, sur la base d'une étude technique effectuée par un organisme de Blida et commandée par la direction de l'hydraulique. Le « bricolage », comme on l'appelle ainsi à Chlef, a touché également la nouvelle trémie inaugurée par le président de la République en mai 2007. Celle-ci, située à proximité de l'oued Cheliff, a subi de nouveaux tassements par endroits, ce qui rend la circulation des piétons dangereuse. Selon des sources au fait du dossier, le marché de réalisation a été obtenu par une entreprise nationale du secteur avant d'être donné en sous-traitance à des intervenants privés pour un montant de 30 milliards de centimes.