Le boycott par les avocats du bâtonnat de la région de Constantine des audiences de la session criminelle en est à son 19ème jour, en l'absence du moindre indice d'un éventuel apaisement, malgré toutes les tentatives d'engager le dialogue entre le barreau et la présidence de la cour de Constantine. Après la décision prise lors de l'assemblée générale du bâtonnat, tenue le 27 novembre, de boycotter la session criminelle en signe de protestation contre les conditions de travail dans les tribunaux de la cour de Constantine, jugées déplorables par le syndicat des robes noires, le statu quo se poursuit à ce jour. Une situation qui a abouti au report d'une quinzaine d'affaires criminelles dont quatre concernant quinze personnes poursuivies pour adhésion à groupe terroriste armé, atteinte à la sûreté de l'Etat, apologie du terrorisme et mobilisation de jeunes recrues au profit de ces groupes. Une vingtaine d'autres affaires pourraient connaître le même sort, ce qui signifie que la prochaine session, prévue au mois de février 2009, risque d'être des plus longues. Jusqu'ici rien n'a filtré du côté du bureau du procureur général au sujet des mesures que la cour de Constantine compte prendre face à cette situation inédite dans les annales du tribunal criminel, bien que le procureur général, sollicité à plusieurs reprises par les journalistes pour des éclaircissements, ait promis de tenir une conférence de presse afin d'informer le public. Cette rencontre, très attendue, n'a pas eu lieu à ce jour. Ce qui laisse planer le doute sur les accusés poursuivis, et leurs familles, surtout que le bâtonnat, qui campe toujours sur ses positions, semble décidé à aller jusqu'au bout.