Après un boycott des avocats de la région de Constantine qui a duré plus d'un mois, la troisième session du tribunal criminel semble être compromise. Le statu quo s'installe ainsi dans la durée en l'absence du moindre indice d'un éventuel apaisement malgré toutes les tentatives d'engager le dialogue entre le barreau et la présidence de la cour de Constantine. Rappelons qu'après la décision prise lors de l'assemblée générale du bâtonnat, tenue le 27 novembre, et qui a opté pour le boycott de la session criminelle, en signe de protestation des conditions de travail dans les tribunaux de la cour de constantine, jugées déplorables par le syndicat des robes noires, une trentaine d'affaires criminelles ont été reportées dont quatre concernant quinze personnes poursuivies pour adhésion à groupe terroriste armé, atteinte à la sûreté de l'Etat, apologie du terrorisme et mobilisation de jeunes recrues au profit de ces groupes. Le recours du tribunal à l'article 271 du code de procédure pénale qui permet aux accusés de désigner un leurs de proches pour assurer leur défense dans des situations exceptionnelles n'a permis d'examiner que quatre affaires. Les prévenus poursuivis pour tentative d'attentat à la pudeur, commerce illicite d'armes de guerre, faux et usage de faux et association de malfaiteurs, ont été défendus soit par un père, une mère ou un fils, dans des conditions que le bâtonnat n'a pas manqué de dénoncer. Par ailleurs, le sort des affaires non jugées demeure inconnu même si certaines sources avancent qu'elles seront probablement enrôlées à la prochaine session prévue au mois de février 2009. Jusqu'ici, rien n'a filtré du côté du bureau du procureur général au sujet des mesures que la Cour de Constantine compte entreprendre face à cette situation inédite dans les annales du tribunal criminel, bien que le procureur général, sollicité à plusieurs reprises par les journalistes ait promis de tenir une conférence de presse pour éclairer l'opinion publique. Une rencontre très attendue mais qui n'a pas eu lieu à ce jour. Ce qui laisse planer le doute parmi les accusés poursuivis et leurs familles, surtout que le bâtonnat qui campe toujours sur sa position semble décidé à aller jusqu'au bout.