La station de taxis interwilayas nouvellement inaugurée à la gare routière du Caroubier, manque cruellement de commodités devant la hisser au rang de station principale au niveau de la capitale. Réalisée dans le but de désengorger l'ancienne station qui se trouvait à proximité du terminus de la gare ferroviaire, cette nouvelle structure ne répond en fait à aucune norme, notamment en matière de superficie, en s'avérant très insuffisante pour contenir toutes les destinations. C'est ainsi que durant certaines fêtes nationales ou pendant les week-ends près de 1000 taxis transitent par la station et s'entassent dans un espace réduit, rendant les plus simples manœuvres de véritables prouesses de conduite. Il s'agit, en somme, d'une petite parcelle de terrain recouverte d'une simple couche de bitume, avec comme seule installation visible un seul quai disposé en surélévation de quelques centimètres par rapport au sol. Il n'y a rien d'autre, hormis quelques minuscules abris, insuffisants de surcroît pour contenir tous les voyageurs, et deux vespasiennes pour un grand nombre d'usagers. En ces temps où l'hiver est des plus rigoureux, les voyageurs sont contraints d'attendre sous les averses des heures durant, et comme la station est ouverte du côté nord sur la mer, des rafales de vent glacial cadencent ces longs moments d'attente. Toutefois, le problème le plus crucial que rencontrent les voyageurs qui viennent des autres wilayas du pays reste incontestablement celui de l'emplacement inapproprié de la station. « Je viens d'arriver avec ma famille de Médéa, et pour rejoindre le centre-ville, je suis dans l'obligation de prendre un autre taxi qui va m'y conduire », se lamente un citoyen. Bien qu'il existe une autre station de taxis urbains en dehors de la station en question, qui permet aux voyageurs de rejoindre les différentes localités de l'Algérois, celle-ci, et à partir d'une certaine heure du soir n'est plus opérationnelle, obligeant les voyageurs à marcher sur plusieurs kilomètres pour regagner l'agglomération la plus proche, ou solliciter les services des multiples taxis clandestins, qui profitent de la situation pour augmenter leurs prix. S'ajoute à cela l'anarchie générale qui prévaut au niveau de la station. « Parmi les problèmes les plus contraignants pour le bon déroulement du travail et la qualité des prestations au niveau de la station, notons celui de la désorganisation des destinations », souligne M. Taleb, responsable de la gestion et de l'administration au niveau du Syndicat national des taxis et des transporteurs privés (SNTP). Et d'ajouter : « Nous attendons que la direction du transport intervienne pour réorganiser la station. » Les services de la wilaya ont assurément pris la décision d'ouvrir cette station pour uniquement parer dans l'urgence à un besoin pressant, sans se soucier toutefois de la réalisation d'aménagements devant répondre aux attentes des usagers.