Les nouvelles cités d'Oran-Est, Haï Sabbah, Ennour, El Yasmine, qui se veulent le prolongement d'El Bahia, se désurbanisent, voire même « se clochardisent », pour reprendre l'expression d'un riverain. Constitués d'ensembles immobiliers, ces nouveaux quartiers de la périphérie d'Oran semblent avoir perdu leur cachet de cités urbaines. En effet, le visiteur non averti qui se rend à l'est d'El Bahia est désagréablement surpris par l'état des lieux. C'est le futur centre culturel situé à l'entrée de Haï Sabbah qui ouvre le bal. Cette infrastructure culturelle en état de carcasse sert de lieu de stationnement aux gros engins. A l'intérieur de ce quartier où les pénétrantes ne sont pas bitumées et constituées pour la plupart de nids-de-poule, un spectacle indigne d'une cité urbaine s'offre à ce même visiteur. Des baraques en bois sont en effet érigées à proximité du principal boulevard. Leurs propriétaires poussant même l'indécence jusqu'à les proposer à la vente. Ce même boulevard, à son tour, est squatté par des camionneurs qui l'utilisent comme parking. Désordre Autre spectacle des plus indignes, celui de citernes situées devant les habitations et où l'eau potable est commercialisée. Le marché « Parisien », pour sa part, n'a pas échappé à la règle. En plus de l'anarchie et du désordre qui y règnent, les immondices et l'eau stagnante complètent ce décor. Il est d'autres quartiers situés en amont de Haï Sabbah qui, à leur tour, reprennent le même état des lieux. Haï Yasmine 1 et 2 et Haï Ennour, réservés majoritairement aux relogés des Planteurs, ont en effet été bidonvillisés : habitations transformées en commerces, baraques de bois et de roseaux, tentes pour la prière, linges étendus sur les balcons, paraboles fixées anarchiquement sur les fenêtres, lignes électriques branchées dans des kiosques et autres comportements pour le moins inciviques. Certains riverains se plaignent. Ainsi pour ce retraité, « ces habitations sont pour la plupart occupées par des citoyens habitués à des logements individuels et dans les bas quartiers. Or, les voilà du coup déracinés de leur environnement initial et installés dans un ensemble immobilier dans lequel ils trouvent du mal à s'adapter. Leur comportement est somme toute compréhensible ». Concernant ces commerces informels et la construction de baraques et autres, ce sexagénaire s'interroge sur l'absence de la force publique : « Pourquoi a-t-on permis leurs constructions ? Ne fallait-il pas se manifester au moment où ce citoyen entamait les travaux ? Ce qui met ainsi les pouvoirs publics devant le fait accompli. » Des problèmes soulevés qui ne doivent pas rester au stade de questionnements, mais être solutionnés par des moyens appropriés.