Le ministre des Moudjahidine vient de retirer la qualité d'ancien moudjahid à 17 personnes de la wilaya de Tipaza. Amimeur Braham dit « Maâmar », âgé de 74 ans, fait partie de la liste. Il se déclare très surpris par cette décision n° 328/426/M/04 qui émane du ministère des Moudjahidine. A. Braham a osé briser le silence. Il a dénoncé les abus dans la délivrance des attestations qui ouvrent droit aux avantages financiers et matériels. M. Braham déclare avoir été un membre actif de l'ONM à l'échelle locale durant les années 1990, une période où beaucoup de prétendus responsables rasaient les murs. Selon le document du ministère des Moudjahidine, la décision a été prise à la suite du résultat de l'enquête établie le 7 mars 2004. M. Braham nous exhibe alors un document portant la référence n° 137, émanant de la direction générale des droits de l'homme du ministère de la Justice, précisant que « Si Maâmar » a séjourné dans les prisons de Cherchell, Blida, Serkadji et Berrouaghia de 1957 à 1959. Dans son livre mémoire, le capitaine Mohamed Saïki, un commandant de zone de la Wilaya IV, évoque dans un passage « Si Maâmar ». La direction des moudjahidine de Tipaza a reçu M. Braham, sur instruction de sa tutelle, afin de prendre connaissance de l'objet de la demande d'audience auprès du secrétaire général du ministère des Moudjahidine. Le responsable de l'ONM de la wilaya de Tipaza, contacté par nos soins, ne pouvait pas se prononcer, car selon ses propos, il ne connaît pas la région dans laquelle Si Maâmar avait milité durant les années de la lutte armée. En ce qui concerne la commission d'enquête, notre interlocuteur affirme que son organisation n'a pas été informée ni impliquée. « C'est un règlement de compte, nous révèle un autre moudjahid présent au bureau de l'ONM de Tipaza. « C'est injuste », ajoute-t-il. Le responsable de l'ONM de la wilaya intervient de nouveau, pour préciser que A. Braham a le droit de faire un recours auprès du ministère des Moudjahidine. Un citoyen nous dira : « C'est la loi de la jungle qui fait fonctionner ce milieu des anciens moudjahidine. » « Si l'histoire de l'Algérie n'est pas encore connue, c'est à cause de ces personnes qui sont en vie, n'ayant rien à voir avec la lutte armée », conclut-il. Au niveau de la wilaya de Tipaza, chacun se soucie de préserver ses avantages. Toute personne qui veut faire éclater la vérité est mise à l'index et sera définitivement écartée. C'est tout simplement lamentable.