Le port de Bouzedjar passe aux mains de l'EGPP Le 10 janvier prochain sonnera-t-il le glas des avatars du port de Bouzedjar ? La question se pose puisqu'à cette date, cette infrastructure passera officiellement aux mains de l'EGPP, une entreprise publique désormais en charge des ports de pêche d'Oran et de Bouzedjar. Il reste à cette dernière, selon ses responsables, à résoudre la quadrature du cercle que constitue des recettes évaluées à 1 million de dinars et un investissement de l'ordre de 173 millions de dinars que doit consentir l'EGPP pour la mise à niveau du port en terme de modernisation pour ce qui est de la superstructure, l'infrastructure étant aux frais de l'Etat. Il restera également à mettre cette situation en adéquation avec la revendication de la commune et de la wilaya à tirer légitimement bénéfice, au titre de leurs ressources budgétaires, d'un investissement de l'Etat qui doit profiter à toute la collectivité. Il le doit d'autant qu'avec l'agriculture et le tourisme, la pêche est la troisième vocation économique de la wilaya. Ainsi, d'ici le 10, les dernières tractations devront finaliser les termes d'un accord devant s'avérer mutuellement avantageux pour tous les partenaires. Après, il y a un autre challenge qui attend l'EGPP, celui de réaliser la mise à niveau des pratiques commerciales et des comportements des utilisateurs, cela grâce à la modernisation de la gestion du port. En effet, il est anormal que la production n'évolue pas alors que la flottille a augmenté. C'est le wali qui a mis en évidence cette anomalie en relevant que les deux ports de la wilaya n'ont enregistré qu'une production de 17 026 tonnes de poissons en 2004 contre 18 500 en 2003. Le directeur de la pêche a imputé la baisse constatée au port de Béni Saf. Il reste que la vétusté du matériel, le nombre de sorties en mer et la prolifération des méduses commencent à avoir bon dos dans l'explication du phénomène. A cet égard, n'importe quel habitant de Bouzedjar est au courant de la pratique de la sous-déclaration des quantités vendues et celles qui apparaissent sur les factures. Cette pratique a diminué, il est vrai, il y a deux années, depuis qu'une nouvelle équipe avait été installée par l'APC qui avait la gestion du port en charge. C'est dire qu'il existe des gisements de recettes insuffisamment exploités alors que d'autres ne demandent qu'à être investis. Enfin, la question de la pêcherie, dont le wali a annulé la concession sur le terrain d'assiette ainsi que l'autorisation d'exploitation et de commercialisation du poisson au concessionnaire, va demeurer pendante jusqu'à ce que la justice tranche sur le conflit. De même, l'EGPP aura à résoudre la question du foyer des gens de mer, une infrastructure flambant neuve fermée pour cause de mésentente entre ses propriétaires. réalisation d'ouvrages de protection L'ensablement du port de Bouzedjar, au niveau de la passe, vient de bénéficier d'une autorisation de programme de 80 millions de DA pour la réalisation d'ouvrages de protection. C'est sur la plage voisine, à 300 m de la jetée secondaire, que va être érigé un épi ainsi qu'un second à 500 m du premier. Leur fonction sera de briser les courants marins qui charrient le sable. Les travaux ont commencé et devront s'achever avant la saison estivale. Ils consistent en l'enrochement de 16 150 t et l'enlèvement de 24 000 m3 de sable dont 12 000 vont servir à l'engraissement de la plage de Madagh, côté Aïn Témouchent. Par ailleurs, il est projeté d'intégrer ces épis en éléments du cadre touristique en transformant leur surface en aires de promenades pour les vacanciers. Par ailleurs et pour protéger le port des eaux du bassin versant qui le domine, le service des forêts lance dans l'immédiat la plantation de 100 ha sur ses pentes et de 100 autres dans un mois.