S'étant déroulé du 17 au 25 décembre à la salle Ibn Zeydoun, le Festival international de musique andalouse et des musiques anciennes, aura été un pur bonheur pour les mélomanes et surtout un public jeune. Ce festival se veut le reflet de la genèse de notre noble art ancestral (la musique arabo-andalouse) ainsi que ses différents prolongements, d'une dynamique scène de la fraternité internationale et du généreux partage, un lieu où chacun s'enrichit de la culture et de l'expérience de l'autre », tel est le constat de Rachid Guerbas, commissaire général du Festival international de de musique andalouse et des musiques anciennes quant à la dimension universelle et ô combien précieuse de cet événement culturel. Aussi, la salle Ibn Zeydoun aura été une scène et autre tribune de choix jurant avec le courant alternatif, l'électro ou encore le tout technoïde. Et pour cause ! Un espace qui a été l'hôte d'une grande mélomanie instrumentale et orchestrale typiquement et foncièrement acoustique. Un pur bonheur pour un public averti. Et contre toute attente, très jeune, réceptif et acquis à ces musiques savantes. Ainsi, durant une dizaine de jours, les amateurs de musique andalouse et autres sonorités « avoisinantes » se délecteront avec l'ensemble Stambuli Sanat Music de musique otthomane, le Syrien Nabil Kassis, Pedro Joia ou le Portugal à travers le temps et la guitare, le voyage en Arménie de par Djivani, l'hispanique et ayant du...chien andalou, Capella de ministrers, la troupe iranienne Varashan, Al jawq Al qayrawani de Tunisie, Chabab El Andalus du Maroc et l'instrumentiste malgache Michel Randria excellant à la guitare et au mandole un registre gypsy et jazzy. Ainsi que des formations bien de chez nous perpétuant cette musique ancestrale comme les troupes de Abbas Righi et Maquam (Constantine), Awtar (Tlemcen), Al Fan Al Assil (Koléa) ou encore l'Ensemble régional d'Alger, sous la direction de Zerrouk Mokdad et avec la participation de Fayçat Benkriz issu de la famille de grands mélomanes de Mostaganem. C'est sous les auspices d'un Zerrouk Mokdad, la force tranquille et la sagesse d'un grand instrumentiste et maestro que les seize éléments de la formation de l'ensemble régional d'Alger se surpasseront en faisant...la nouba. Une bonne intelligence où chaque musiciens a sa minute de gloire. Une harmonie délicate et d'une immense élévation orchestrale andalouse où l'oûd le dispute au violon et le tambourin à la mandoline. Ainsi, le public toute ouie, appréciera les introductions magistrales de Zerrouk Mokdad, fils spirituel du grand Abdelkrim Dali que Rachid Guerbas invitera et proposera comme lead instrumentiste au sein de sa formation, le brio de Fayçal Benkrizi, la dextérité de Mehamsadji, Abdelkader Rezkallah ou encore Ami Hassan Benchouba. De front, le passage de la troupe libyenne de malouf sous la direction du cheikh Hassan Laâribi sera un autre moment de pur bonheur. Un interlude choral, religieux et incantatoire. Un grand moment de malouf, sanaâ ou encore de gharnati à travers un programme renfermant des mouachahat et autres qacidates populaires, soufies et mystiques intitulés El Raiha. Un passage très remaqué au malouf orientalisant et son célèbre quart de note. En guise d'encouragement, Mme Khalida Toumi, ministre de la culture écrira : « Nous avons créé par ailleurs, et en prolongement aux associations musicales existantes, les trois Ensembles régionaux de musique andalouse ainsi que l'Ensemble national afin d'offrir les espaces nécessaires aux espoirs de professionnalisation des amateurs les plus talentueux. »