Bilan n Le Festival international de musique andalouse et des musiques anciennes dont la 4e édition s'est tenue du 21 au 30 décembre, à la salle Ibn Zeydoun, se présente comme un espace de découvertes. Découvertes, parce qu'il offre aux mélomanes, amateurs comme aux connaisseurs, la possibilité de découvrir la musique andalouse dans «la variété de ses formes et de son unité profonde», mais aussi celle de s'ouvrir aux autres musiques, dites anciennes et dont les influences sont, pour la plupart, arabes, telles que, par exemple, celles interprétées par l'Ensemble espagnol Axivil Aljamia ou encore le crétois Ross Daly avec son quartette. En somme, le festival s'emploie, comme chaque année, à explorer de nouveaux répertoires musicaux et à faire découvrir cet univers musical au grand public. Il s'emploie à faire revivre un héritage musical commun à tous. Le festival se présente alors comme une archéologie de la musique, puisqu'il explore et «exhume» de l'oubli un patrimoine séculaire dont la préservation s'impose. Il renoue avec les anciennes et vraies traditions musicales dans ce qu'elles ont de vivant et d'exemplaire, pour la faire connaître dans sa réalité profonde et étaler ainsi son génie universaliste. Il s'agit, enfin, «de travailler à former un public vrai et exigeant», dira Rachid Guerbas, commissaire du festival.Le festival s'emploie aussi à donner une vision pédagogique de la musique andalouse et des musiques anciennes. Savante, pour dire que ce genre musical est élaboré et épuré, pourvu de fond et de sensibilité. Pédagogique, en vue d'apporter un enseignement et de l'initier de manière à assurer une relève. A noter également que ce festival s'emploie à «installer, ou plus précisément à réinstaller notre musique dans son aspect universaliste originel», explique Rachid Guerbas. Et d'ajouter : «Il fallait amener notre musique, dite andalouse, dans le concert des autres musiques savantes et en même temps établir des connexions avec des musiciens habitués aux festivals internationaux de telle sorte que notre musique trouve sa place sur la scène internationale, dans les festivals internationaux étrangers.» Cela revient d'emblée à dire que la musique classique algérienne, dite arabo-andalouse, est une musique élaborée et savante, avec sa grammaire et son langage qui est recherché et lui est spécifique. Le festival se présente aussi comme un lieu de rencontres, de frottement et de confrontation – dans le sens constructif du terme – entre la musique classique algérienne et les autres musiques savantes dans le monde et notamment celles autour du Bassin méditerranéen.Le festival a proposé alors «un véritable parcours initiatique reflétant la genèse de notre noble art ancestral ainsi que ses différents prolongements», soulignera Rachid Guerbas. Et d'enchaîner : «Il se veut aussi une dynamique et un partage, un lieu où chacun s'enrichit de la culture et de l'expérience de l'autre, où chacun prend conscience du fabuleux trésor qu'il doit à l'autre et du privilège que chacun a de se reconnaître dans l'autre. Un lieu où le langage universel prend sens et envol.» Le Festival international de musique andalouse et des musiques anciennes se révèle ainsi un rendez-vous de rencontres, de confrontation et de découverte de ce qui se fait en matière de musique savante.