Sonatrach signe un contrat avec la société Midad Energy pour un montant de 5,4 milliards de dollars    Plus de 300 000 personnes ont fui leur pays en 2025    Examen de deux projets de loi relatifs aux médailles militaires    La locomotive de l'économie innovante    Lancement d'un «chatbot islamique» par la société Humain    Lancement d'un concours de recrutement d'agents de police    L'Algérie appelle à mettre fin au colonialisme marocain au Sahara occidental    Des milliers de manifestants réclament des sanctions contre Israël pour les crimes commis à Gaza    L'Algérie décroche 16 médailles, dont six en or    Mondial-2026 : légère séance d'entraînement des Verts en vue de leur prochain match    Ligue 1 Mobilis : Signature d'une convention de sponsoring entre l'ENSP et le MBR    La date limite de dépôt des offres techniques et financières a été prolongée jusqu'au 14 octobre.    Plus de 1500 appels reçus par la Sûreté de wilaya    Accidents de la route Douze morts et 455 blessés en 48 heures    Réouverture de la mosquée historique « Djamâa Safir » après sa restauration    Icône d'Hollywood et muse de Woody Allen    Du Conservatoire à la légende    Promulgation du statut de la magistrature avant fin 2025    Début catastrophique pour la billetterie de la CAN 2025    Algérie : le message fort de Djamel Belmadi aux supporters des Verts    L'Algérie convoque des talents évoluant en Europe pour la Coupe Arabe 2025    Festival international du Malouf: fusion musicale syrienne et russe à la 4e soirée    Adhésion de l'Algérie à l'AIPA en tant que membre observateur unique: le Parlement arabe félicite l'APN    Industrie pharmaceutique : nécessité de redoubler d'efforts pour intégrer l'innovation et la numérisation dans les systèmes de santé nationaux    Conseil de sécurité : début de la réunion de haut niveau sur la question palestinienne et la situation au Moyen-Orient    Examen de validation de niveau pour les diplômés des écoles coraniques et des Zaouïas mercredi et jeudi    APN : la Commission de la santé à l'écoute des préoccupations des associations et parents des "Enfants de la lune"    Réunion de haut niveau du Conseil de sécurité sur la question palestinienne et la situation au Moyen-Orient    Boudjemaa reçoit le SG de la HCCH et le président de l'UIHJ    Athlétisme / Mondial 2025 : "Je suis heureux de ma médaille d'argent et mon objectif demeure l'or aux JO 2028"    Ligne minière Est : Djellaoui souligne l'importance de la coordination entre les entreprises de réalisation    Mme Bendouda appelle les conteurs à contribuer à la transmission du patrimoine oral algérien aux générations montantes    CREA : clôture de l'initiative de distribution de fournitures scolaires aux familles nécessiteuses    Poursuite du suivi et de l'évaluation des programmes d'investissement public dans le secteur de la Jeunesse    Agression sioniste contre Ghaza : le bilan s'alourdit à 65.382 martyrs et 166.985 blessés    La ministre de la Culture préside deux réunions consacrées à l'examen de l'état du cinéma algérien    Le Général d'Armée Chanegriha reçoit le Directeur du Service fédéral pour la coopération militaire et technique de la Fédération de Russie    Foot/ Coupe arabe Fifa 2025 (préparation) : Algérie- Palestine en amical les 9 et 13 octobre à Annaba    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Les 1000 villages socialistes : La fin d'une époque
Ils sont devenus des gourbis sans vie
Publié dans El Watan le 27 - 12 - 2008

Un projet qui fut l'élément clé de la « Révolution agraire », est lancé en 1973 dans le but d'améliorer les conditions de vie dans les zones rurales.
En effet, le président Houari Boumediène, dans le cadre de sa réforme du secteur de l'agriculture, condamne l'esprit de gourbi régnant dans les campagnes et lève les fonds nécessaires pour concrétiser l'opération historique de 1000 villages socialistes. Par ce projet, Boumediène visait surtout à rompre avec le romantisme révolutionnaire et la confusion idéologique de cette époque-là. La construction de ces villages avait effectivement permis aux paysans pauvres et sans terre de réaliser leurs rêves : celui d'accéder à une vie décente, avec un minimum de ressources. Ce programme a également aidé - toute proportion gardée - à sédentariser les populations rurales et à relancer un tant soi peu la machine agricole. Les campagnes se verraient ainsi dotées d'écoles, de dispensaires, de maison modernes, de salles de cinéma, de bibliothèques, de maisons de jeunes, de terrains de football et de marchés (Souk El Fellah). Elles verraient également la disparition de quelques gourbis sans vie, hérités de l'époque coloniale. Pour nombre d'observateurs, ce projet est inspiré du fameux "Plan de la mise en valeur agricole et industriel", lancé en octobre 1958 par le général Charles de Gaule. Si l'idée ressemble à celle du général de Gaulle, l'objectif est bien différent, d'autant plus que les visées colonialistes n'étaient guère pour permettre aux Algériens d'accéder à une vie meilleure mais plutôt de s'assurer la pérennité du système colonial. L'ambitieux projet de Boumediène a suivi un chemin sinueux. Comme le barrage vert, ce projet colossal fut abandonné à la mort du président Boumediène. Et au fur et à mesure que les années passaient, les villages construits perdirent leur visage et se transformèrent en cités ternes et sans attrait dont les maisons se vendaient aux plus offrants.
Les infrastructures collectives furent privatisées et cessèrent de jouer le rôle qui leur était dévolu, à savoir faciliter la vie aux habitants. Ainsi, au fil du temps, ces villages, dont le but était de remplacer les gourbis et de les faire disparaître à jamais, deviennent des hameaux, des bourgs. Aujourd'hui, certains d'entre eux sont des nids de délinquance et des plaques tournantes des trafiquants de drogue. Cela au point qu'un village socialiste au nord de Tizi Ouzou, plus exactement dans la commune de Timizart, a été surnommé par les habitants des localités environnantes : "la Colombie". Fierté de la région à son ouverture dans les années 1970, ce village agricole, qui a été érigé au milieu des plaines, abritait jusqu'à un passé récent des familles de Fellah. Mais au début de la décennie 1990, il connut de terribles transformations humaines et matérielles. Une bonne partie de ses véritables habitants le quittèrent, laissant la place à des arrivistes aux pratiques sociales peu catholiques. Gagnées par l'usure du temps et victimes du manque d'entretien, les infrastructures urbaines se dégradèrent. Le même décor se répète ailleurs, dans d'autres villages agricoles. Pas tous peut-être. Mais la grande partie de ces villages se trouve dans la même situation. Parce que complètement défigurés et déviés de leur vocation initiale, certains villages sont désignés par "ex". C'est le cas du village socialiste de Beni Chougrane, à Mouzaïa. Erigé au milieu d'une terre fertile pleine d'agrumes, cet ex-village agricole, inauguré en 1974, est devenu le "foyer" de tous les vices. Infesté par les voyous et les trafiquants de drogue, il est devenu invivable pour ses habitants au nombre de 2000. Outre le chômage et la promiscuité, il manque de tout. Même constat au village socialiste de Chaâbet El Ameur, à quelque 40 km à l'est de Boumerdès. Eternel chantier, ce village se distingue par ses constructions inachevées depuis trente années pour certaines. Il compte actuellement près de 300 familles. Les infrastructures collectives sont en ruine. Les édifices qui devaient servir de bureau de poste, de siège de l'APC, de Souk El Fellah…n'ont pas vu et ne verront probablement jamais le jour. Ils sont au stade de chantier - abandonné - depuis plus de deux décennies. Pour les habitants, ces cadavres en béton représentent bien la fin de l'épopée socialiste ; illustrent l'échec d'une politique lancée tambour battant et pour laquelle de colossales ressources financières ont été allouées. Une sorte de cimetière où reposent "les idéaux de Boumediène".


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.