En moins de deux mois, les services de la Protection civile ont recensé huit décès par asphyxie due au monoxyde de carbone et gaz naturel. Ces drames demeurent les faits divers les plus marquants rapportés par la presse durant la saison froide. Selon les mêmes services, sept interventions ont été recensées depuis le 5 novembre dernier, durant lesquelles treize personnes, dont sept femmes, ont été sauvées in extremis. L'on déplore de plus en plus de jeunes parmi les victimes. Le drame de la famille Hocini, demeurant à cité El Bir, qui a perdu sept enfants en une nuit, restera à jamais gravé dans la mémoire des Constantinois. Depuis cinq ans, le phénomène a atteint des proportions alarmantes ; les services de la Protection civile ont été appelés à intervenir fréquemment durant les périodes s'étalant entre décembre et mars. Alors que pour l'année 2005 il a été recensé 34 interventions, celle de 2006 enregistrera 24 cas, avec 47 personnes secourues. Après les deux décès déplorés en 2007, l'année 2008 s'annonce inquiétante, avec déjà douze morts depuis le début de l'année. Pour les services de la Protection civile, qui sont sur le qui-vive, la tâche reste des plus ardues, étant donné que les causes à l'origine de ce genre d'incidents existent toujours. Il s'agit, en premier lieu, de l'inconscience de certains citoyens qui négligent, au péril de leur vie, les consignes relatives au gaz, prodiguées par la Sonelgaz. Nombreux sont ceux qui ne respectent pas les normes de conformité exigées pour l'installation des équipements de chauffage, des chauffe-bains et autres appareils. La part de responsabilité de certains propriétaires de maisons apparaît surtout lors des travaux du raccordement au gaz de ville, effectués par de simples plombiers. Par ailleurs, l'absence d'un quelconque contrôle de la part des services de la direction du commerce a encouragé la prolifération de chauffages -butane, non conformes au normes de sécurité, surtout avec, sur le marché, des équipements de contrefaçon, souvent à l'origine de véritables hécatombes, comme ce fut le cas pour la famille Hocini. Il faudrait tout de même soulever que les défaillances constatées dans les cheminées devant assurer l'évacuation des gaz brûlés dans les immeubles sont pointées du doigt. Malgré toutes les campagnes de sensibilisation en direction des usagers du gaz, ce dernier continue toujours de faire des victimes.