Décidément, à travers certaines communes de Annaba, beaucoup de choses arrivent ou finissent trop tôt. Le décalage avec le temps est si prononcé qu'il vaut mieux songer à mettre les pendules à l'heure. Ainsi, le laxisme perdure. Les dépassements au niveau de la réglementation régissant les espaces communs sont constatés à travers pratiquement toutes les communes de la Coquette. Il en est ainsi à Berrahal, précisément à la cité résidentielle Zerdazi, où une station de lavage a été autorisée, à la grande surprise des habitants, affectés dans leur quiétude. Ces derniers se demandent comment l'enquête commodo-incommodo a pu aboutir, d'autant plus que le projet en question s'est avéré générateur de pollution, surtout sonore. La cité a pris l'allure d'un véritable chantier au regard des véhicules, poids lourds et autres, qui investissent ladite station tous les jours que Dieu fait. Ahmed Kouti, médecin, installé dans cette cité, dira dans ce sens : « Pis encore, le bénéficiaire du projet s'est même arrogé le droit de puiser dans la nappe phréatique par un forage ; nous avons alerté aussi bien les services de l'hydraulique que ceux de l'environnement, mais point de réaction ». Aux yeux de nombreux habitants du quartier, le projet en question suscite toutes les interrogations quand on sait que pour une autorisation d'ouverture d'un simple restaurant, l'aval d'au moins quinze voisins directs est exigé pour cette activité. Près d'une année après l'ouverture de cette station de lavage, contre vents et marées, le voisinage, notamment celui limitrophe, a frappé à toutes les portes, adressant des doléances, vainement. « Il ne fait aucun doute que l'implantation d'un tel projet ne peut être que rejeté d'office dans une cité résidentielle, telle que celle-ci ; il ne devrait même pas faire l'objet d'une enquête », estime un résidant. En attendant, les habitants vivent le calvaire du matin au soir : incessant va-et-vient des camions de fort tonnage, ronronnement de moteurs, avec tout ce que cela implique comme émanation de fuel-oil brûlé et poussières, accélération des moteurs lors de la mise en marche de ces mastodontes, de leur démarrage, et du remplissage de leurs compresseurs d'air. Tout ce raffut empêche les habitants de jouir de la moindre tranquillité ; ils sont en prise à un stress permanent et insupportable, visible sur tous les visages. Le bon sens veut que l'on s'interroge sur l'opportunité de donner l'accord à la mise en exploitation de cette station qui, logiquement, aurait dû faire l'objet d'une étude de faisabilité et de contrôle technique avant d'être autorisée. Autrement dit, qui a permis un tel « crime », une telle « agression » contre de paisibles citoyens ?